Prévu pour la nuit du 30 au 31 mai, le lancement de la navette spatiale Endeavour a finalement été reporté à une date indéterminée en raison de conditions météorologiques particulièrement défavorables.

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    "Nous n'allons pas tenter de lancer ce soir à cause des prévisions météorologiquesprévisions météorologiques qui font état d'oragesorages, assez violents, accompagnés de grêlons", a déclaré Debbie Rahn, porteporte-parole du centre spatial Kennedy, près de Cap Canaveral (Floride).

    Pourtant, l'optimisme semblait de mise dans les heures précédant l'heure du lancement. Alors que les possibilités de météométéo favorables n'apparaissaient au départ que de 40%, le mauvais temps semblait s'éloigner de Cap Canaveral et le ciel se dégager. Mais des résidus de cumulonimbuscumulonimbus s'attardaient à la verticale de l'aire de lancement, et bientôt, il fallait bien se rendre à l'évidence : le départ paraissait de plus en plus compromis.

    En réalité, les nuagesnuages ne constituent pas un obstacle majeur pour un décollage de navette spatiale. Sa vitesse atteint rapidement une valeur suffisante pour pouvoir se jouer de n'importe quelle rafale de ventvent à haute altitude. Mais par contre, l'accumulation de la charge électrique au sein de la couverture nuageuse peut se révéler un véritable coupe-gorge, non lors de l'envol, mais au retour dans le cas d'un lancement avorté.

    Dans cette éventualité en effet, en cas de dysfonctionnement du lanceur durant la phase ascensionnelle, la navette pourrait être amenée à se séparer prématurément et à revenir se poser en vol planévol plané sur la piste même de Cap Canaveral. Mais lors de cette manœuvre extrêmement "pointue", les ordinateursordinateurs de bord sont indispensables pour calculer la trajectoire idéale d'un engin de près de 90 tonnes, planant à une vitesse proche de celle du son, dont les capacités aérodynamiques ne sont pas très éloignées de celles d'un fer à repasser, de surcroît sans moteurs et surtout sans aucun droit à l'erreur.

    Or, la traversée de cette couche nuageuse peut s'assortir de décharges électriques susceptibles d'altérer, voire interrompre le fonctionnement des ordinateurs de bord, voire même de la totalité de l'installation électrique du vaisseau spatial.

    Dès lors, les techniciens responsables de la mission ont préféré annuler le vol jusqu'à une date indéterminée. Les prévisions météo sont actuellement en cours d'examen, et une décision devrait être prise aujourd'hui vers 23h30 TU (01h30 de Paris). Cependant, il est peu vraisemblable qu'une tentative soit effectuée avant la fin du week-end, les conditions se réduisant encore à 20% pour les deux ou trois jours à venir.

    La navette emportera vers l'ISS sept astronautes, dont le Français Philippe PerrinPhilippe Perrin de l'agence spatiale française (CNES) ainsi que l'équipage d'Expedition 5 qui résidera pendant environ quatre mois à bord de l'ISS: l'Américaine Peggy Whitson et les Russes Valeri Korzoun et Sergueï Trechtchev.

    Il s'agira en outre de la quatorzième mission d'assemblage de la Station Spatiale InternationaleStation Spatiale Internationale, un des points forts étant le remplacement d'une articulationarticulation du bras manipulateur de l'ISS, le Canadarm2.

    Rama