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La sonde Nozomi.
En avril 2002, alors qu'il était en route vers Mars, Nozomi a subi les effets d'une violente éruption solaire à l'origine d'une émission intense d'énergie protonique. À la suite de cette manifestation, un des sous-systèmes a subi un court-circuitcourt-circuit, et la perte du signal de télémesure s'en est suivie, ce qui a rendu irréalisable l'insertion du satellite sur l'orbite de Mars.
Chronique d'un échec annoncé
Lancée le 4 juillet 1998 depuis le cosmodrome japonais de Kagoshima, Nozomi (qui signifie espoir en japonais) aurait du se placer en orbite martienne en octobre 1999. Malheureusement, le 20 décembre 1998, lors d'un survolsurvol de la Terre, une valve du système de propulsion ne fonctionne pas comme prévu. Pour remettre Nozomi dans le droit chemin, les navigateursnavigateurs se voient alors dans l'obligation d'effectuer le jour suivant deux manoeuvres de correction de trajectoire, qui vont priver la sonde d'une grande partie de son précieux carburant. A l'issue de la manoeuvre, les ingénieurs découvrent avec stupéfaction qu'il ne reste plus assez d'hydrazine dans les réservoirs de Nozomi pour que celle-ci puisse se placer en orbite autour de Mars...
Malgré cet incident extrêmement grave, la mission de Nozomi vers la planète rouge n'est pas compromise de manière définitive. Si la sonde ne peut plus compter sur son moteur pour prendre de la vitessevitesse, alors elle en empruntera aux planètes du système solairesystème solaire. Dans l'urgence, les navigateurs japonais conçoivent un nouveau plan de vol, qui fera passer Nozomi à deux reprises au voisinage de notre planète. A chacun de ces passages, prévus pour décembre 2002 et juin 2003, la sonde profitera de l'assistance gravitationnelleassistance gravitationnelle de la Terre pour accélérer. Ce plan de secours audacieux a cependant un prix : Nozomi va devoir tourner quatre années supplémentaires dans le système solaire, et ne pourra atteindre sa cible qu'en décembre 2003.
Nozomi n'a pas été conçue pour une mission d'une duréedurée aussi longue, et les ingénieurs japonais ne vont pas tarder à comprendre que la croisière vers Mars ne va pas être de tout repos. Quelques mois après l'insertion de la sonde sur sa nouvelle trajectoire, le transmetteur radio principal (bande S) cesse brutalement de fonctionner, et la sonde est obligée de basculer sur son transmetteur de secours (bande X). Cet premier ennui va en annoncer un autre, beaucoup plus important.
Au mois d'avril 2002, le soleilsoleil se convulse et expulse une immense quantité de particules très énergétiques. Ces dernières criblent la petite sonde et endommagent le système de télécommunication, ainsi que le système électrique. Si les communications sont facilement rétablies, le système électrique semble avoir été durement touché par l'éjection de massemasse coronale. Sans courant électriquecourant électrique, de nombreux systèmes ne peuvent tout simplement plus fonctionner. Parmi ceux-ci, les petits radiateurs électriques qui permettent à la sonde de maintenir à l'état liquideétat liquide son carburant. Assez rapidement, l'hydrazine se met à geler. La situation est devenue critique : si Nozomi ne parvient pas à réchauffer ses réservoirs et à liquéfier son carburant, elle sera incapable d'effectuer la moindre manoeuvre. La sonde n'est plus qu'un amas de ferraille à la dérive...
Les ingénieurs japonais refusent malgré tout d'abandonner, et ils réussissent à effectuer les deux survols de la Terre en décembre et juin 2003, grâce à l'aide inattendue du soleil. Pour effectuer ces passages rapprochés, la petite sonde s'est rapprochée de notre étoileétoile, et la chaleurchaleur reçue de ce dernier a été suffisante pour liquéfier son carburant gelé. Malheureusement, cette situation n'est que de courte durée. Dans la dernière ligne droite qui doit la conduire vers Mars, Nozomi s'écarte du soleil, et le froid reprend ses droits.
Depuis le mois de juillet 2003, date à laquelle les panneaux solaires recevaient le plus de lumièrelumière du soleil, les ingénieurs japonais ont tenté désespérément de faire repartir le système électrique en l'éteignant et en le rallumant plusieurs centaines de fois. Malheureusement, en dépit de leurs efforts, ce dernier n'a jamais daigné repartir.