Premier directeur du Cnes, à l'origine de la création de la base de lancement de Kourou ainsi que des vols en ballon dans l'atmosphère de Vénus, l'astrophysicien Jacques Blamont vient de décéder.


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    C'est un des géants de l'astronautique française qui vient de disparaître le 13 avril 2020, à l'âge de 93 ans : Jacques Blamont. AstrophysicienAstrophysicien, né en 1926, ayant passé sa thèse sous la direction du prix Nobel de physique Alfred KastlerAlfred Kastler, il était déjà professeur à l'université de Paris en 1957, après être sorti de l'ENS, quand on l'a sollicité pour aider au développement du programme spatial français à l'occasion, cette année là, de « l'Année géophysique internationale ». Cela le conduira à comprendre et à montrer que les fuséesfusées, comme Véronique, étaient utiles pour mener des recherches scientifiques.


    Jacques Blamont nous raconte ses souvenirs sur le programme spatial français dans une interview en 3 partie. © Association Odyssée Céleste

    En 1961, il proposera la création du Cnes, le Centre national d'Études spatiales dont il fut le premier directeur scientifique en 1962. Il a joué un rôle majeur dans le développement des premiers satellites français et on lui doit la création de la base de lancement à Kourou en Guyane française. Son implication dans le développement de certaines sondes spatiales lancées pour explorer le système solaire va le conduire à être en liaison étroite avec la Nasa, le fameux Jet Propulsion Laboratory, les centres spatiaux de l'Union soviétique et même l'organisation indienne pour la recherche spatiale, l'ISRO (Indian Space Research OrganisationIndian Space Research Organisation) qui lui décernera la « Vikram Sarabhai Medal » en 1994. Il avait précédemment reçu la « Medal for Exceptional Scientific Achievement » de la Nasa en 1972.



    La seconde partie de l'interview de Jacques Blamont. © Association Odyssée Céleste

    De la conquête de l'espace aux menaces du XXIe siècle

    Il avait reçu bien d'autres distinctions mais il serait fastidieux de les mentionner toutes. Indiquons tout de même, comme le précise le Cnes dans un communiqué qui lui rend hommage, qu'il était membre de l'Académie des Sciences de l'Institut de France depuis 1979, de la National Academy of Science des États-Unis depuis 1979, de l'American Philosophical Society depuis 2002 et de l'Indian National Science Academy depuis 1979. Il avait également reçu la plus haute distinction accordée par l'URSS, l'Ordre de l'Amitié des Peuples. Il faut dire à cet égard qu'en 1985, les sondes soviétiques VegaVega 1 et Vega 2 ont permis de mettre en pratique une brillante idée de Jacques Blamont avec l'aide du Cnes. L'astrophysicien avait proposé d'utiliser des ballons flottant dans l'atmosphèreatmosphère de VénusVénus pour étudier la planète.

    Parmi ses découvertes scientifiques notables, le communiqué du Cnes rappelle qu'il a mis en évidence la cohérence quantique dans l'interaction de la lumièrelumière avec les atomesatomes et l'existence de la turbopause qui correspond à la limite supérieure du mélange turbulent dans l'atmosphère. Il a découvert également des ventsvents interstellaires faisant entrer du gazgaz galactique dans le Système solaire ainsi que, en 1970, les enveloppes d'hydrogène neutre des comètes qui constituent les plus grands objets du Système solaire puisqu'elles s'étendent parfois sur des millions de kilomètres.

    Jacques Blamont est aussi l'auteur de nombreux livres pour le grand public comme Vénus dévoilée. Voyage autour d'une planète, Le chiffre et le songe, Histoire politique de la découverte et de Introduction au siècle des menaces où il s'interroge sur trois menaces pesant sur le XXIe siècle comme les pandémiespandémies et l'épuisement des ressources naturelles, consécutif à la surpopulation et à la surexploitation de la Terre.


    La domination de l'espace et les réseaux de satellites expliqués par Jacques Blamont en 2000. © UTLS