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Dernière ligne droite pour le démonstrateur de rentrée atmosphériquedémonstrateur de rentrée atmosphérique IXV (Intermediate eXperimental Vehicle). Alors que s'achève son intégration dans les salles blanches de l'usine turinoise de Thales Alenia Space (Italie) qui en assure la maîtrise d'œuvre pour le compte de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, l'engin devrait bientôt rejoindre le centre technique de l'Esa, l'Estec, pour y subir les tests finaux. Il sera ensuite livré au Centre spatial guyanais (CSGCSG), à Kourou.
Ce démonstrateur doit simuler un retour sur Terre d'une mission en orbite basse. Pour cela, il sera lancé en octobre 2014 à bord du lanceur Vega. Il se séparera du lanceur à une altitude de 320 km et continuera son ascension pour atteindre 412 km. Commencera alors la phase de rentrée, pendant laquelle les données seront acquises à la fois par le biais d'instruments conventionnels et d'instruments avancés placés à bord du véhicule. La vitesse de rentrée atmosphérique sera d'environ 7,7 km/s à une altitude de 120 km. La mission, d'une durée d'environ 1 h 40, se terminera par un amerrissage, en parachuteparachute, dans l'océan Pacifique, où il sera récupéré dans la foulée par un navire spécialement équipé.
Modèle de test de l’IXV utilisé pour tester l'amerrissage de l'engin. Il est ici présenté dans l'usine turinoise de Thales Alenia Space. © Rémy Decourt
100 minutes de vol pour un engin en forme de mininavette
Ce démonstrateur est le premier lifting body (corps portant) réalisé sans aile. Sa forme de type oblongue, définie par Dassault Aviation, résulte de cette contrainte notamment. Elle a été dessinée pour garantir une contrôlabilité et une stabilité aérodynamique pendant toute la durée de la mission. L'engin présente un petit enfoncement sur ses flancs difficilement visible sur les clichés, et ne dispose que de deux volets, situés à l'arrière, pour son contrôle. Quant à la protection thermique, le neznez est monobloc, mais le reste de la couverture thermique est constitué de tuilestuiles.
Les 100 minutes de la mission de l’IXV résumées en sept minutes. © Esa
L'IXV embarque quelque 300 senseurssenseurs et autres capteurs, dont une caméra infrarouge située à l'arrière du véhicule qui scrutera la partie extradôme du volet gauche pendant tout le vol. C'est également une première. Les données seront enregistrées à bord du démonstrateur, mais afin d'éviter tout risque de perte, l'IXV embarque également une télémesure qui enverra un maximum d'informations au sol. En effet, la récupération de l'engin n'est pas aussi sécurisée qu'il y paraît. Certes, un test de largage et d’amerrissage a été effectué avec succès l'été dernier, en Sardaigne, de sorte que les responsables de la mission sont confiants. Mais il n'est pas à l'abri d'un dysfonctionnement, notamment du parachute.
L’après-IXV à l’étude
Dans l'immédiat, il n'y a aucune suite à ce programme. Néanmoins, cet acquis technologique sera adapté à d'autres programmes liés au retour d’orbite. D'ores et déjà, il est question d'un « IXV 2 », et plusieurs scénarios sont à l'étude. Une décision pourrait même intervenir lors de la prochaine session du conseil au niveau ministériel de l'Esa, prévue à la fin de l'année au Luxembourg. Point positif pour l'avenir de ce programme, neuf États membres de l'Esa le portent, ce qui indique un potentiel de financement significatif.
À l'avenir, ce type d'engins pourrait être utilisé pour du retour contrôlé d'échantillons extraterrestres, ou réaliser des missions de service à destination de satellites en fin de vie ou en panne. Sans s'éloigner trop de la Terre, il pourrait également être utilisé pour des expériences en microgravitémicrogravité (orbite basse) ou en haute altitude, voire répondre à des besoins ponctuels en termes de défense et de sécurité civile.