Astrium vient de finaliser l’intégration des trois satellites Swarm, une petite constellation de satellites magnétiques en mission pour le programme Planète vivante de l’Esa. Elle sera lancée depuis le cosmodrome de Plessetsk en 2012, afin d'étudier le champ magnétique terrestre et améliorer ainsi notre compréhension de la Terre et de son climat.

Les trois satellites Swarm, identiques, réaliseront les mesures du champ magnétique terrestre les plus précises à ce jour. Ils conduiront pour la première étude tridimensionnelle de la conductivité électrique de la lithosphère et du manteau. Pour cela, ils seront placés en orbite polaire à 490 kilomètres d'altitude.

Quatre ans plus tard, deux d'entre eux seront ramenés sur une orbite plus basse et graviteront en tandem à 300 kilomètres d'altitude. La course du troisième satellite, sur l'orbite la plus haute, sera alors modifiée pour croiser la trajectoire des deux autres à 90°.

Les satellites Swarm feront l’objet d’une campagne d’essais de trois mois à Ottobrunn, près de Munich, pour démontrer leur aptitude au vol spatial. © Astrium 2010

Les satellites Swarm feront l’objet d’une campagne d’essais de trois mois à Ottobrunn, près de Munich, pour démontrer leur aptitude au vol spatial. © Astrium 2010

Un programme pour mieux comprendre la machine climatique

Le programme Planète vivante de l'Agence spatiale européenne voit le jour en 1999 et amorce une nouvelle façon de travailler : entreprendre des activités guidées par les besoins des utilisateurs plutôt que par des objectifs technologiques. À l'intérieur de ce programme, on différencie deux types de missions. Les missions aux grands objectifs scientifiques et les missions occasionnelles, de moindres envergures, qui ne sont pas nécessairement conduites par l'Esa.

Ces satellites ont une forme très longiligne, inhabituelle pour des satellites d’observation de la Terre. Ils embarquent un magnétomètre absolu à hélium développé par le CEA/LETI. © Astrium 2010

Ces satellites ont une forme très longiligne, inhabituelle pour des satellites d’observation de la Terre. Ils embarquent un magnétomètre absolu à hélium développé par le CEA/LETI. © Astrium 2010

La première grande mission est en activité. GOCE a été lancé en mars 2009 pour étudier le champ de gravité terrestre de façon à redéfinir le géoïde à 1 ou 2 centimètres près. Cela permettra de mieux comprendre la tectonique des plaques ou encore les mouvements internes de l'écorce de la planète. Les deux autres missions en développement sont ADM-Aeolus et EarthCare.

ADM-Aeolus fournira des observations des champs de vents en trois dimensions et à l'échelle de la planète. Elle mesurera la vitesse des vents sur toute la surface du globe et dans toutes les couches de l'atmosphère au moyen d'Aladin (Atmospheric Laser Doppler Lidar Instrument), l'unique instrument d'Aeolus.

 Les satellites Swarm dans l'usine allemande d'Astrium, à Friedrichshafen. © Astrium 2010

Les satellites Swarm dans l'usine allemande d'Astrium, à Friedrichshafen. © Astrium 2010

Quant à EarthCare, il s'agit d'une mission d'étude des phénomènes de surface et de changement des écosystèmes. Pour cela, le satellite sera équipé d'instruments (radar, lidar, imageur, radiomètre, spectromètre, etc.) qui serviront d'une part à étudier les interactions entre les nuages, les aérosols et le rayonnement et d'autre part à mieux comprendre leur influence sur le climat.

Les premières missions occasionnelles d'exploration de la Terre sont également à un stade avancé de leur développement. CryoSat et Smos sont déjà en orbite. CryoSat, un satellite d'étude des glaces polaires, doit notamment évaluer avec précision les changements d'épaisseur des calottes polaires et des banquises flottantes. Quant à Smos, il s'agit d'une mission destinée à mesurer l'humidité des sols et la salinité des océans.