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Le premier anniversaire martien de CuriosityCuriosity a été l'occasion de nous entretenir avec deux scientifiques concernés de près par l'étude de Mars. Francis Rocard, le responsable des programmes d'exploration du Système solaire au Cnes, qui a passé en revue les découvertes les plus marquantes du rover depuis son arrivée sur Mars, et OlivierOlivier Gasnault, le responsable des opérations de l'instrument ChemCam à qui nous devons bon nombre des découvertes réalisées par Curiosity.
Bien que ce ne soit pas son objectif principal, Curiosity a donné des résultats intéressants au sujet de l'atmosphèreatmosphère martienne. Mais a fait chou blanc pour la détection des traces de méthane. Cette absence lors des mesures effectuées par le rover dans le cratère Gale ne démontre pas que ce gaz ne puisse être présent ailleurs ou à d'autres moments. On suppose en effet que le méthane, instable, pourrait apparaître dans l'atmosphère sous forme d'émanations sporadiques.
La sonde Trace Gaz Orbiter, actuellement en cours de réalisation. En surimposition, la vue d'artiste montre la mission ExoMars 2016 avec la sonde portant le démonstrateur de rentrée atmosphérique (la capsule Schiaparelli) qui se posera sur Mars. © Esa
L'énigmatique méthane martien
Depuis sa découverte en 2003 et plusieurs détections jusqu'en 2009, plus aucune trace de ce gaz n'a été observée. Or, cette question a son importance. Sur Terre, le méthane est un sous-produit du métabolismemétabolisme des organismes vivants. Ce marqueur biologique peut être produit par des bactériesbactéries méthanogènes du type de celles présentes dans l'œsophageœsophage des vachesvaches, voire par des bactéries productrices de ce gaz. Si on sait qu'il n'y a pas de vaches sur Mars, il y a aussi très peu de chances que l'hypothèse de la source biologique se vérifie. D'autres explications, plus solides, ont cours. Ce méthane pourrait provenir d'une activité volcanique ou hydrothermique dans le passé récent de la planète.
Sur la question du méthane martien, on devrait y voir plus clair en 2016 grâce à l'orbiteur de la mission ExoMars 2016ExoMars 2016 de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne dont la constructionconstruction a débuté dans l'usine cannoise de Thales Alenia Space. Baptisé Trace Gaz Orbiter, il a pour objectif d'étudier avec une précision jamais atteinte la composition de l'atmosphère martienne. Il doit en particulier détecter les gaz présents à l'état de traces et identifier leur origine biologique ou géologique. Cet orbiteur sera également utilisé en support de l'atterrissage du démonstrateurdémonstrateur de rentrée qui doit permettre à l'Europe d'apprendre à se poser sur Mars autrement qu'en pièces détachées (voir le crash de Beagle 2 en décembre 2003 ). Enfin, il servira de relais de communications pour le rover d'ExoMars 2018.