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- Découvrez la Lune en image
La sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter survole notre satellite depuis bientôt trois ans à une cinquantaine de kilomètres d'altitude pour en réaliser une cartographie en haute résolutionrésolution et en étudier la surface, principalement les régions polaires, à la recherche d'éventuelles réserves de glace au fond de cratères plongés dans une nuit permanente. À l'origine, LRO devait fournir des images de la surface lunaire pour préparer un prochain retour des Américains sur notre satellite, un projet désormais abandonné.
Mare Orientale est un grand bassin d'impact formé il y a plus de 3 milliards d'années, difficile à étudier depuis la Terre. © Nasa
L'orbiteur dispose de deux caméras : la Wac (Wide Angle Camera) fournit une résolution d'environ 100 mètres alors que la Nac (Narrow Angle Camera) peut saisir des détails de 0,5 mètre. Ce sont ces caméras qui permettent de réaliser des spectaculaires images de la surface, que ce soit pour nous montrer des paysages inédits ou les sites des précédentes missions lunaires. Grâce à LRO on dispose par exemple d'une mosaïque haute définition de la face visible de la Lune et une autre de la face cachée, beaucoup plus cratérisée.
En l'absence de turbulence atmosphérique, la Wac fournit des images dont la résolution est 10 fois supérieure à celle d'un télescope amateur terrestre. Quant à la Nac, ses prouesses sont stupéfiantes. C'est elle qui est régulièrement mise à contribution pour immortaliser les sites d'atterrissage d'Apollo, des curiosités géologiques comme un trou sur la face cachée ou encore une grotte dans Marius Hills.
Faux espoir pour les astronomes. La sonde japonaise Kaguya a révélé que le cratère Shackleton ne contenait pas de glace d'eau. © Nasa
LRO : des images emblématiques
Mille jours après la mise en orbiteorbite lunaire de la sonde, les milliers d'images accumulées ont changé notre vision d'un astreastre qu'on croyait bien connaître. LRO a par exemple longuement scruté Mare Orientale, difficile à observer depuis la Terre car très à l'ouest de la face visible. C'est un grand bassin d'impact de 950 kilomètres de diamètre qui a été formé par la chute d'un gros astéroïde il y a plus de 3 milliards d'années. L'impact a provoqué à la surface de la Lune différents anneaux qui évoquent les cercles produits par la chute d'une pierre dans l'eau.
Avant le survol de LRO, le massif montagneux central au fond du cratère Tycho n'avait jamais été vu avec autant de détails. © Nasa
Plusieurs cratères ont également eu les faveurs des caméras de la sonde. Shackleton est un cratère d'une vingtaine de kilomètres de diamètre situé bien entendu au pôle sud, nommé en hommage à l'explorateur anglo-irlandais Ernest Shackleton. C'est un des endroits où les scientifiques espéraient découvrir de la glace d'eau, espoir ruiné en 2008 après le verdict rendu par la sonde japonaise Kaguya. Autre cratère qu'il est impossible de passer sous silence, Tycho, dont LRO a photographié en gros plan le massif montagneux central au sommet duquel un bloc rocheux de 120 mètres de diamètre est arrivé là on ne sait trop comment.
Le plateau d'Aristarque et son tunnel de lave effondré, la vallée de Schröter. © Nasa
Le plateau d'Aristarque est une autre région lunaire spectaculaire, profondément entaillée par la vallée de Schröter, un long tunnel de lavetunnel de lave effondré long de 160 kilomètres et large de 11 kilomètres.
Terminons cette promenade lunaire que nous offre LRO par la vision de Mare Serenitatis où l'Homme a foulé pour la dernière fois le sol lunaire au cours de la mission Apollo 17 en décembre 1972. Le module de descente et la Jeep lunaire sont toujours là pour témoigner de l'aventure qu'ont vécue les astronautesastronautes Harrison Schmitt et Eugene Cernan.