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John Grunsfeld et Andrew Feustel ont quitté le sas de la navette une heure plus tôt que le planning de mission le prévoyait. Il s'agissait de rattraper le retard causé par un boulon défaillant la veille alors que leurs deux collègues, Michael Massimino et Michael Good, tentaient de démonter le spectrographe STIS.
Cette fois, tout s'est bien déroulé et les deux hommes ont réussi à remplacer la totalité des batteries de l'instrument, ainsi qu'une partie des protections thermiques endommagées par 19 années passées dans le vide spatial. Ils ont en outre installé le capteurcapteur de pointage précis (FGSFGS), qui permettra d'assurer un meilleur suivi lors des prises de vues à faible champ.
Perché à l’extrémité du bras manipulateur, John Grunsfeld procède au remplacement d’une des batteries de Hubble. A ses côtés, le FGS (capteur de pointage précis). Cliquer pour agrandir. Crédit Nasa
Les nouveaux aménagements de Hubble lui permettent dorénavant de fonctionner à pleine capacité, alors que cela n'avait jamais été le cas jusqu'à présent. En effet, un défaut de constructionconstruction de son miroir principal avait contraint les techniciens à installer à bord un dispositif correcteur, mais par manque de place plusieurs instruments avaient dû être démontés. Bien que le télescope ait pu prendre quelque 570.000 photos d'excellente qualité et fournir de précieux renseignements sur l'âge de l'Univers, aujourd'hui estimé à 13,7 milliards d'années (avec une incertitude de 0,2 milliard d'années), les nouveaux instruments lui permettront d'encore affiner ces résultats.
John Grunsfeld saisit le nouveau capteur de pointage précis (FGS) dans la soute d'Atlantis. Cliquer pour agrandir. Crédit Nasa
« Je pense à Hubble comme à un ami »
Entre autres, la caméra WFC-3, installée en remplacement du WFC-2 (qui sera ramenée sur Terre par l'équipage) comprend deux canaux supplémentaires Uvis (ultraviolet de 200 à 1000 nm) et NIR (infrarougeinfrarouge de 850 à 1.700 nm). Alors qu'Uvis utilise des capteurs CCDCCD de 16 mégapixels, NIR est doté d'un capteur de type HdCdTe de 1 mégapixel au lieu de 65k pour son prédécesseur, multipliant sa puissance d'un facteur 20.
En outre, la caméra ACS, à présent remise en fonction (bien qu'un de ses trois canaux n'ait pu être réparé), pourra recommencer à fournir les images ultra détaillées du ciel qui avaient fait la réputation du télescope dans le public.
D'autres réparations, dont le remplacement complet des six gyroscopesgyroscopes (seuls deux fonctionnaient encore), ont été effectuées avec succès. Hubble a ensuite été libéré le lendemain mardi 19 mai à 13 h 00 TU, opération prévoyant aussi l'éloignement de la navette à une distance de sécurité.
Un petit coucou de Mike Massimino (à l’extérieur) à Megan McArthur (à l'intérieur de la navette). Cliquer pour agrandir. Crédit Nasa
« La mission se termine bien. Il est vraiment difficile de ne pas penser à Hubble comme à une chose vivante, au contraire, je pense plutôt à lui comme à un ami », confiait John Grunsfeld lors d'une conférence donnée depuis Atlantis à l'issue de la cinquième sortie.
Selon la NasaNasa, Hubble devrait encore fonctionner au moins cinq années sans incident. Mais le télescope spatialtélescope spatial travaillera à présent sans filet, toute intervention d'astronautesastronautes étant désormais impossible. La flotte de navettes spatiales sera définitivement mise à la retraite en 2010, et remplacée à l'horizon 2016 par le vaisseau OrionOrion, mais celui-ci, de structure de type ApolloApollo, ne comprendra ni soute ni bras manipulateur.
Le retour d'Atlantis est prévu pour le vendredi 22 mai prochain.