L'échec au décollage du vol de Michel Fournier est dû au déclenchement intempestif d'un coupe-câble. Le parachutiste n'abandonne pas son projet et donne rendez-vous à tout le monde au même endroit, au mois d'août.

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    Michel Fournier recommencera... © Michel Fournier

    Michel Fournier recommencera... © Michel Fournier

    On connaît un peu mieux les raisons de l'échec de Michel Fournier, qui partait pour effectuer un saut à quarante kilomètres d'altitude. Si la nacelle (la capsule dans laquelle se trouvait le parachutiste) s'est décrochée au décollage, c'est que l'un des coupe-câble s'est déclenché au moment où le ballon s'élevait. La nacelle est en effet fixée par une attache destinée à être rompue en vol, après le saut de Michel Fournier. La capsule descend alors le sol, ralentie par trois parachutesparachutes, qui s'ouvrent automatiquement. Cette attache est constituée de crochets verrouillés par un câble enroulé. Des dispositifs explosifs, ressemblant à des petits canons, sont chargés de le couper au moment voulu, en projetant un piston. Par sécurité, il y en a cinq. L'un d'eux devait être déclenché par Michel Fournier lui-même, au moment de sauter dans le vide. Après un délai de trente minutes, l'explosion aurait alors libéré la capsule. Une autre, qui est triplée par sécurité, se déclenche depuis le sol par radio, en cas de problème. Le troisième peut se déclencher automatiquement. C'est ce coupe-câble qui a explosé inopinément.

    Au moment du décollage, alors que le ballon commençait à prendre de l'altitude, la longue amarre qui le reliait à la nacelle (installée alors au bout d'une grue), s'est semble-t-il tendue brutalement, faisant chuter la partie de la liaison encore posée sur la grue. L'hypothèse est que le choc aurait fait basculer un relais électronique, qui a déclenché l'explosion de la charge. Le ballon, lui, a poursuivi son ascension et a été retrouvé à une quarantaine de kilomètres, intact mais inutilisable car il n'est prévu que pour un seul vol. Sur le site du Grand Saut, Michel Chevalet explique l'événement dessins à l'appui.

    Le rêve n'est pas brisé

    C'est un coup dur pour Michel Fournier mais qui n'envisage pas du tout d'abandonner son projet. « C'est un problème technique, explique-t-il lors d'un point presse dont on peut voir un extrait sur le site du Grand Saut. Ce n'est pas un échec de ma personne ». « Le rêve de Jean-François ClervoyJean-François Clervoy, parrain du projet, est de rentrer de l'espace à pied, poursuit-il. Je vais, cette année, réaliser une petite partie de son rêve. » Rendez-vous est donc donné au mois d'août, au même endroit, à Northbattleford, dans la province du Saskatchewan.

    Le parachutiste répond aussi aux propos sarcastiques voire diffamatoires qui se sont multipliés sur son blogblog après l'échec de sa tentative. « Ces attaques ne m'atteindront pas. » On l'espère car cette belle aventure humaine, scientifique et technique mérite d'être menée à terme...