Dans son usine turinoise, en Italie, Thales Alenia Space construit l’atterrisseur lunaire Amalia qui concourt au Google Lunar X Prize. Si aucune date de lancement n'a été fixée, pour gagner la plus grande partie des sommes mises en jeu, Amalia doit alunir avant le 31 décembre 2015.

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    Si les projets du retour de l'Homme sur la Lune marquent le pas, l'exploration robotiquerobotique de notre satellite devrait s'intensifier ces prochaines années. Dans ce contexte, la société GoogleGoogle et la fondation X Prize ont mis sur pied, en 2007, le Google Lunar X Prize, une course d'engins spatiaux vers la Lune avec plusieurs objectifs distincts susceptibles de permettre à un gagnant de remporter une trentaine de millions de dollars. Une course qui n'engage pas des Hommes mais des rovers, à laquelle participe Thales Alenia Space (Tas) qui développe, avec ses partenaires de la Team Italia Mission Amalia, un atterrisseur lunaire.

    Pour Tas, il ne s'agit pas d'une aventure sans lendemain. L'idée est de s'appuyer sur ce projet, et bien d'autres encore, pour développer de nouvelles générations d'engins spatiaux pouvant être utilisées pour retourner sur la Lune et Mars.

    Plusieurs contraintes à respecter pour Amalia

    Cet objectif est à atteindre avant le 31 décembre 2015 sous peine de voir fondre le montant des prix mis en jeu. Autre contrainte, la mission doit être financée par des fonds privés. L'Italie, à travers Team Italia, a mis sur pied la mission Amalia (Ascensio Machinae Annonce Lunam Italica Arte) qui rassemble de grandes écoles et entreprises spatiales du pays, dont Thales Alenia Space, et qui a le soutien de l'Agence spatiale italienne. Pour trouver des financements extérieurs, Team Italia propose d'embarquer sur la plateforme Amalia une charge utile commerciale ou scientifique.

    Chez Altec (Thales Alenia Space, Turin), essai et mise au point du pied de la plateforme Amalia, conçu pour atterrir en douceur sur la surface lunaire à près d'un mètre par seconde. © Flashespace, R. Decourt

    Chez Altec (Thales Alenia Space, Turin), essai et mise au point du pied de la plateforme Amalia, conçu pour atterrir en douceur sur la surface lunaire à près d'un mètre par seconde. © Flashespace, R. Decourt

    Amalia a été conçue de telle sorte que deux engins répondent à trois fonctionnalités : le transfert vers la Lune, l'atterrissage et le déplacement sur sa surface. Concrètement, la plateforme Amalia Lunar Lander (ALL) est en charge du transport du rover lunaire jusqu'à la Lune et l'Amalia Lunar Rover (Alrov), un rover à quatre roues, est construit pour atteindre les objectifs du Google Lunar X Prize, à savoir parcourir au moins 500 m et acquérir photos et vidéos.

    Pour réduire les coûts de développement, Alrov fonctionnera uniquement pendant un seul jour lunaire, qui dure 14 jours terrestres. Autrement dit, il n'a pas à être protégé pour endurer une nuit lunaire et ses températures négatives. Autre choix, l'absence d'orbiteur lunaire pour relayer les communications avec la Terre qui se feront en direct, depuis le sol lunaire. Le Google Lunar X Prize n'exige pas d'atterrir à un endroit en particulier. Cependant, pour inciter les différentes équipes en compétition à se poser sur un des sites d’atterrissage des missions Apollo, un prix de 4 millions de dollars a été mis en jeu pour l'équipe qui renverra des photos d'artefacts des missions Apollo.

    SpaceX pourrait lancer Amalia

    Amalia se posera donc dans la zone équatoriale, près d'un site ApolloApollo. L'atterrissage devrait se faire en toute sécurité, à près d'un mètre par seconde. Pour réduire les risques, Amalia ne se posera pas tout de suite après son arrivée autour de la Lune. Il est prévu qu'elle passe un peu de temps sur une orbite basse d'environ 100 km pour préparer au mieux son atterrissage en identifiant les risques de son point de chute (dépressions, rochers, etc.).

    Quant au lanceurlanceur, il n'a pas encore été choisi. Toutefois, l'équipe étudie les offres commerciales d'Orbital Sciences et de SpaceX. Pour les besoins de la mission, Team Italia recherche un lanceur, évidemment à bas coût, capable de placer sur une orbite basse et circulaire de 300 km les 1.300 kgkg d'Amalia dont 650 sont à poser sur la Lune.