La start-up française Sirius Space a signé un contrat avec le propriétaire d’un site de lancement en Australie pour y faire décoller ses fusées. Cela pose la question de comment l'île-continent est devenue le nouvel eldorado des fusées européennes. Plus de place à Kourou ?


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    SiriusSirius Space est une jeune start-upstart-up française qui espère faire décoller ses petites fuséesfusées Sirius à partir de 2026. L'entreprise - forte aujourd'hui de plusieurs dizaines d'employés - progresse dans le développement de ses moteurs et compte bien faire décoller en 2026 une fusée-sonde de démonstration nommée « Sirius 1 », pour qualifier le moteur au vol.

    Décollage aux antipodes

    L'annonce a été faite le 18 septembre à l'occasion de la World Space Business Week à Paris : Sirius Space a signé un contrat avec l'entreprise ELA (Equatorial Launch Australia)) lui octroyant un pas de tir pour ses fusées Sirius. Le chantier est censé commencer ce mois-ci. Le pas de tir sera nommé « Le Mans » et sera situé au sein du centre spatial d'Arnhem (Arnhem Space Center).

    Pourquoi en Australie ? La première raison est que tout opérateur de lancement de satellite a besoin d'un site au plus proche de l'équateuréquateur terrestre. Situé au nord de l'Australie, au 12e parallèle Sud, l'Arnhem Space Center est très bien placé pour desservir les orbites à faible inclinaison, dont l'orbite géostationnaire. Le site est également bien placé pour desservir l'orbite héliosynchronehéliosynchrone, très demandée. Plus on est proche de l'équateur, plus un lancement peut bénéficier de l'effet de fronde engendré par la rotation de la Terre, qui augmente naturellement la capacité de la fusée. Bref, comme le Centre spatial guyanais (CSG), le centre d'Arnhem est plutôt idéal, même s'il y a presque tout à construire.

    Vue d'artiste de la Sirius 1 sur son pas de tir à l'<em>Arnhem Space Center</em>. Prévu en 2026, son vol inaugural sera balistique et servira à qualifier le moteur au vol. © Sirius Space
    Vue d'artiste de la Sirius 1 sur son pas de tir à l'Arnhem Space Center. Prévu en 2026, son vol inaugural sera balistique et servira à qualifier le moteur au vol. © Sirius Space

    Les sites européens complets ?

    C'est une autre raison du choix de Sirius Space. Au Centre spatial guyanais, le pas de tir SoyouzSoyouz, déserté depuis le début de la guerre en Ukraine, a récemment été octroyé à la société française Maiaspace, filiale d'ArianeGroup. L'ancien pas de tir Diamant sera partagé par plusieurs compagnies européennes.

    Voici à quoi ressemblera le pas de tir Soyouz au CSG, avec la fusée Maia à la place. Éloigné du reste des installations de Kourou, le pas de tir est idéalement placé pour accueillir les premiers tests de réutilisation avec Maia. © Maiaspace
    Voici à quoi ressemblera le pas de tir Soyouz au CSG, avec la fusée Maia à la place. Éloigné du reste des installations de Kourou, le pas de tir est idéalement placé pour accueillir les premiers tests de réutilisation avec Maia. © Maiaspace

    Il existe aussi plusieurs sites au nord de l'Europe (Écosse, îles Shetland, Norvège, Suède), mais ils sont désormais tous réservés par diverses jeunes compagnies de lancement européennes et américaines. Proposant plusieurs sites, l'Australie devient une destination de plus en plus intéressante.