Lors du vol d’essai du 18 novembre 2023, le Starship s’est autodétruit à 150 kilomètres d’altitude. L’explosion a causé un « trou » dans l’ionosphère, large de plusieurs milliers de kilomètres, qui a persisté pendant environ une heure. Un événement qui n’est pas sans conséquences.


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    Lors de son second vol test orbital, le Starship parvient à se détacher de l'étage principal Super Heavy, mais échoue à se mettre en orbite. Il active son système d'autodestruction à 150 kilomètres d'altitude. Une étude parue dans Nature révèle que l'explosion a créé un des plus grands « trous » dans l'ionosphère.

    La taille du « trou » ne dépasse pas celle de celui généré par l’explosion du volcan Hunga Tonga en 2022, mais excède la taille de celui produit par l'explosion de la météorite de Tchelyabinsk tombée en Russie en 2013.

    Séparation réussie des deux étages du Starship lors du second vol. Contrairement au premier vol, la manœuvre avait dysfonctionné. Cette fois-ci, elle s'est bien déroulée et c'est seulement après qu'une ou plusieurs anomalies sont apparues, menant à la perte des deux parties du lanceur. © SpaceX
    Séparation réussie des deux étages du Starship lors du second vol. Contrairement au premier vol, la manœuvre avait dysfonctionné. Cette fois-ci, elle s'est bien déroulée et c'est seulement après qu'une ou plusieurs anomalies sont apparues, menant à la perte des deux parties du lanceur. © SpaceX

    Des ondes de choc supersoniques créant un énorme « trou » dans l'ionosphère

    Il ne s'agit pas d'un vrai trou. L'ionosphère est une zone de notre haute atmosphèreatmosphère et au-delà (de 50 à 1 000 kilomètres d'altitude) où les électrons des atomesatomes peuvent être décrochés par les radiations solaires.

    L'étude repose sur l'analyse de données de plus de 2 500 stations d'Amérique du Nord et des Caraïbes. L'explosion du Starship a généré des ondes de choc se déplaçant plus rapidement que le son. Ces ondes ont balayé les couches basses de l'ionosphère, créant une gigantesque zone d'airair neutre (le trou). La situation est revenue à la normale au bout d'une heure.

    Le saviez-vous ?

    Il est habituel qu’une fusée creuse un petit « trou » d’air neutre temporaire dans l’ionosphère lors de son ascension.

    Conséquences dans la navigation satellite

    Le « trou » a été détecté grâce aux données des stations au sol captant les signaux radio de satellites GPSGPS. Dans ces zones neutralisées de l'ionosphère, les ondes radio ne se déplacent pas de la même manière, ce qui altère la qualité des communications par satellite, mais aussi le service de positionnement par satellite, ou encore les observations en radioastronomie.