Plus d’une semaine après son lancement, le satellite de télécommunications W3B, dont le système de propulsion est tombé en panne, doit être considéré comme un objet inerte. Il n'a même pas été possible de le désorbiter ni de le détruire.

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    Après la perte du satellite W3B, Thales Alenia Space (TAS) et Eutelsat ont dû informer le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord, l'organisme qui surveille les débris orbitaux, que le satellite W3B ne serait plus opérationnel.

    Un coup dur tant pour le client Eutelsat, qui souhaitait l'utiliser pour remplacer trois satellites en fin de vie, que pour TAS qui fait face à une concurrence redoutable sur le marché des plateformes de satellites de télécommunications. Eutelsat a tenu à préciser que la perte de ce satellite ne change pas les objectifs financiers du groupe et qu'en son absence, les trois satellites qu'il devait remplacer continueront d'assurer tous leurs services actuels jusqu'à l'arrivée de W3CW3C, dont le lancement est prévu pour mi-2011. Un remplaçant à W3B serait construit et lancé vers 2013, 2014 (W3D).

    Le satellite n'a pas pu rejoindre son orbite

    Après un lancement parfait, W3B a été éjecté sur une orbite elliptique conforme au plan de vol, avec un périgée de 249,2 kilomètres et un apogée de 35.907 kilomètres. En vérifiant les paramètres de vol, les ingénieurs de TAS se sont vite aperçus que le sous-système de propulsion du satellite était inopérant. « Nous avons constaté une fuite très importante de carburant dont la cause reste aujourd'hui indéterminée », explique Emmanuel Grave, directeur des télécommunications de TAS. Les moteurs de W3B n'étant plus en mesure d'effectuer les trois poussées nécessaires pour acheminer le satellite vers son orbite définitive et encore moins de l'amener sur une orbite cimetière (200 à 300 kilomètres au-dessus de l'orbite géostationnaire), il a été décidé de le désorbiter avec le carburant restant.

    Les ingénieurs ont songé à détruire le satellite par un plongeon destructif dans l'atmosphèreatmosphère, au-dessus du sud de l'océan Pacifique. Mais l'opération n'aurait pas pu être conduite en toute sécurité. W3B restera donc sur son orbite actuelle pendant au moins 20 ans. Les risques de collision avec un autre satellite sont pour ainsi dire nuls. Cette orbite est très peu encombrée et l'on trouve avant tout des étages supérieurs. Le satellite a été mis en sécurité (purge des ergolsergols, passivation des systèmes) pour éviter tout risque d'explosion en cas de collision.

    Le lanceurlanceur mis hors de cause

    L'analyse de la télémétrietélémétrie du lancement montre que tous les paramètres mesurés ont été normaux, de sorte que l'origine de la panne du satellite n'est pas imputable au lanceur Ariane 5Ariane 5. Quant au deuxième passager, le satellite BSat-3b, son constructeur, Lockheed Martin Commercial Space System, a indiqué qu'il n'avait subi aucun dommage et que rien d'anormal n'avait été enregistré pendant le vol et lors de la séparationséparation des deux satellites.

    En conséquence, Arianespace ne retardera pas son prochain lancement. Il est toujours prévu le 25 novembre, avec pour objectif le lancement des satcoms Intelsat 17 et Hylas-1.