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Eutelsat 172B, qui a été lancé dans la nuit du 1er au 2 juin est le premier satellite de télécommunication tout électrique haute puissance. Construit par Airbus Defence and Space autour de la plateforme Eurostar E3000, dans sa toute dernière évolution EOR (Electric Orbit Raising), il utilise la propulsion électrique pour la mise à poste et non uniquement pour les manœuvres orbitales de maintien à poste. C'est pourquoi, près d'une semaine après son lancement il n'est toujours pas arrivé à sa position géostationnaire à 172° Est. Il mettra environ quatre mois pour la rejoindre alors qu'habituellement cette phase dure moins d'une semaine pour les satellites à propulsions chimiques.
Cette propulsion électrique utilise cinq propulseurspropulseurs de Hall de 5 kW. Quatre moteurs sont positionnés par paires (un moteur principal et un de réserve) sur deux bras robotisés de trois mètres, situés de chaque côté du satellite. Le cinquième moteur est monté directement sur la face anti-Terre du satellite et ne sert qu'au transfert géostationnaire.
Le tout électrique n'est pas la seule innovation de ce satellite. Ses deux bras robotisés et déployables « sont une solution technique inédite » nous explique Arnaud de Rosnay, directeur des satellites de télécommunications chez Airbus, qui a bien voulu répondre à nos questions. À ces deux innovations, s'en ajoute une troisième. Eutelsat 172B embarque en effet trois charges utiles distinctes, dont une qui va amener le haut débit à bord des avions avec une qualité de service inédite, sans comparaison avec ce qui existe aujourd'hui.