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Pour le compte de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, Astrium vient de dévoiler un concept de mission d'alunisseur automatique qui pourrait se poser sur la Lune en 2019 avec à son bord un petit rover. Si la science et la démonstration de technologies sont les principaux objectifs, ils ne sont pas les seuls. Ce projet est également un moyen de démontrer que l'Europe maîtrise certaines capacités clés pour de futures missions habitées à destination de Mars ou pour l'implantation de colonies lunaires qui ne pourront qu'être réalisées avec une très large coopération internationale.
L'avenir de ce programme se décidera lors de la conférence ministérielle de l'Esa qui doit se tenir à Naples les 20 et 21 novembre. Ce n'est pas la première fois que l'Europe vise la Lune. En 1994, l'Esa réfléchissait à un ambitieux programme d'exploration et de colonisation de la Lune par étapes, ouvert à une large coopération internationale. Plus récemment, en 2006, elle avait étudié la possibilité de participer à un système de transport spatial lunaire, à réaliser avec la Russie, qui comprenait la réutilisation d'éléments conçus pour les programmes ColumbusColumbus et ATV.
L'atterrisseur lunaire envisagé par Astrium, avec son système de propulsion basé sur les moteurs de l'ATV (thruster), sa surface solaire (solar array). Bien qu'il sera conçu à partir de technologies disponibles sur étagère, de nouvelles technologies seront nécessaires pour le système d'atterrissage (landing leg) ou la navigation (attitude control system) et l'évitement d'obstacles, par exemple. © Astrium
Mais les chances que ce nouveau programme aboutisse sont beaucoup plus élevées en raison du soutien de l'Allemagne et du financement dont une grande partie a d'ores et déjà été trouvée.
Cette phase d'étude a permis à Astrium de définir et de tester les technologies clés nécessaires à un alunissage automatique à la fois doux et précis. Les principales technologies sont le système de propulsion, sur la base des moteurs de l'ATV, le système d'atterrissage avec des « jambes » ainsi que la navigation et l'évitement d'obstacles. La plupart de ces technologies ont été testées pendant l'étude.
L'Europe à l’assaut du pôle sud lunaire
Cet atterrisseur lunaire sera lancé par un SoyouzSoyouz depuis son pas de tir de la Guyane sur une orbite géostationnaire elliptique de 330.000 par 280 km. Ensuite, 41 jours seront nécessaires pour qu'il rejoigne la Lune et se place sur une orbite circulaire de seulement 100 km d'altitude.
Quant à l'alunissage, il se fera après une phase orbitale pouvant durer 88 jours, le temps d'élaborer des cartes et d'attendre une fenêtrefenêtre d'alunissage favorable. Un des points forts de la mission est la reconnaissance finale et l'évitement d'obstacles qui devront être réalisés de manière autonome en 90 secondes ! La mission scientifique de l'atterrisseur et du rover est prévue pour durer au moins 6 mois.
L'atterrisseur débarquera sur le plateau Leibnitz, un site qui était en compétition avec Connecting Ridge. La sécurité de l'alunissage (falaises, cratères, pentes), l'éclairage pour l'alunissage, l'intérêt scientifique et les facilités de communication sont les critères qui ont été pris en compte pour ce choix.
Le pôle sud lunaire présente de nombreux avantages, dont un retour scientifique prometteur et surtout de très bonnes conditions d'accueil pour des astronautesastronautes. La NasaNasa ne s'y était pas trompée en ciblant les remparts du cratère Shackleton pour en faire une base permanente.
Enfin, et c'est paradoxal, c'est également aux pôles que se trouvent des planchersplanchers de cratères constamment à l'ombre de la lumièrelumière solaire. C'est justement à l'intérieur de ces cratères que l'on suppose la présence de glace d'eau ou de pergélisolpergélisol lunaire.