L’incertitude sur le financement du programme ExoMars a laissé place à un certain optimiste sur son avenir à l’issue du Conseil de l’Esa qui s’est tenu les 13 et 14 juin. En décidant de le financer jusqu’à la réunion ministérielle de fin d’année, qui devrait décider de son sort, le programme apparaît bien plus solide qu’il ne l’était en mars, lors du précédent Conseil.
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Le retrait de la Nasa du programme ExoMars aurait pu couler cet ambitieux projet d'exploration de la Planète rouge en deux missions. L'arrivée de la Russie a changé la donne. Le programme a été remodelé pour tenir compte des apports russes, qui fourniront notamment les deux lanceurs en échange d'un accès aux résultats et de la présence de matériel scientifique russe à bord.
Ce remaniement a néanmoins un coût sur le programme chiffré désormais à 1,2 milliard d'euros alors que seulement 850 millions ont été formellement levés. Le Conseil de l'Esa qui s'est tenu les 13 et 14 juin avait pour objectif de clarifier la situation. C'est chose faite avec la décision de le financer jusqu'à la fin de l'année, période à laquelle les ministres chargés des questions spatiales des États membres de l'Esa se réuniront lors de la session du Conseil de l'Esa pour décider du sort des deux missions ExoMars.
Le Conseil s'est également engagé à ce que les États membres de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne trouvent des fonds additionnels qui pourraient venir de source interne à l'Esa ou externes à l'Agence. Le Conseil de l'Esa n'est pas une simple réunion de conseillers. Il s'agit de l'instance dirigeante de l'organisation qui fixe les lignes directrices à partir desquelles l'Agence élabore le programme spatial européen. Chaque État membre est représenté au sein du Conseil et y dispose d'une voix, quelles que soient sa taille et sa contribution financière.
La mission ExoMars est toujours d'actualité, avec un premier atterrissage sur Mars en 2017. © DR
ExoMars : la première mission en 2016 est toujours d’actualité
Tel qu'il est planifié aujourd'hui, le programme ExoMarsExoMars prévoit deux missions, une en 2016 avec un atterrissage en 2017 et une autre en 2018 pour un atterrissage en 2019. La mission de 2016 comportera l'orbiteur TGOorbiteur TGO (Trace Gaz Orbiter), construit par l'établissement cannois de Thales Alenia Space, avec une charge utile de télécommunication et un analyseur des gaz atmosphériques ainsi que le démonstrateurdémonstrateur EDM (Entry, Descent and Landing Module) d'entrée, de descente et d'atterrissage. Quant à la mission de 2018, elle prévoit un rover européen, dérivé d'un prototype qu'Astrium teste actuellement sur son site de Stevenage au Royaume-Uni et un module de rentrée et d'atterrissage, développé à 80 % par les Russes et à 20 % par les Européens.
Outre les deux lanceurs, la Russie pourrait également fournir une alimentation par énergie nucléaire (RTG) pour l'atterrisseur de la mission de 2016, ce qui augmenterait de façon considérable sa durée de vie. Si techniquement les choses avancent, aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.
Pour Thales Alenia Space, maître d'œuvremaître d'œuvre d'ExoMars, c'est évidemment une bonne nouvelle même si le financement par tranches de plusieurs mois n'est pas le moyen le plus efficace pour gérer le programme. Mais les travaux avancent. La mission de 2016 est entrée en phase de design et de développement (phase C/D dans le jargon de l'Esa). Quant à la mission de 2018 elle entre en étude de faisabilité (phase B) qui doit s'achever en mars 2013 avec une revue de définition préliminaire.