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Traces radar de satellites obtenues au moyen de GRAVES. Crédit : ONERA.
De 20 à 30 satellites secrets apparaissent ainsi en orbite à une altitude inférieure à 1000 km. Or, ceux-ci ne sont pas repris au catalogue publié par le département de la défense américain, ce qui autorise à porter de fortes suspicions sur leur origine... Et les services de surveillance de l'Oncle Sam seraient bien mal inspirés d'affirmer qu'ils ne les ont pas aperçus, car le NORAD, qui constitue la référence mondiale en la matière, est capable de photographier des objets de 10 cm jusqu'à une altitude de 8000 km, plus qu'il n'en faut !
Norad
Or, les militaires américains préfèrent jouer la carte de l'hypocrisie. Questionnés à ce sujet par un représentant français du radar GRAVES, ils ont répondu tout de go que "si les informations n'étaient pas publiées dans le catalogue, c'est que ces objets n'existaient pas". Pourtant, certains de ces satellites apparaissent bien, à l'analyse des données, équipés de panneaux solaires...
Mais cette situation révèle aussi un malaise qui ternit quelque peu les relations diplomatiques entre la France et les USA. Car si ces derniers refusent obstinément de reconnaître l'existence d'objets que chacun des deux protagonistes observe pourtant, ils ne manquent pas de publier avec force détails les orbites des matériels militaires d'autres nations, y compris la France, au grand dam de leurs dirigeants. Or, l'Europe, qui planche sur le cadre d'un futur programme européen de surveillance de l'espace que les pays associés à l'ESA devront approuver en 2008, souhaiterait entamer des négociations sérieuses pour mettre au point un protocole dprotocole d'accord sur la publication des informations sur les orbites des satellitesorbites des satellites. "En ce moment nous n'avons pas assez de cartes en main pour entamer des négociations", affirme le colonel Yves Blin, chef du bureau Espace de la division Espace/SIC de l'EMA, ajoutant qu'il attend des informations complémentaires provenant d'un système radar allemand similaire à GRAVES, et qu'il pourra alors placer les Américains devant une alternative : "nous avons vu des choses que vous pourriez souhaiter garder en dehors du domaine public. Nous accepterons de le faire si vous acceptez en retour de cesser de publier l'emplacement de nos satellites sensibles".