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Crédit Nasa
Vendredi dernier, l'agence spatiale russe annonçait sa volonté de collaborer étroitement avec la Nasa et l'ESA (Agence Spatiale EuropéenneAgence Spatiale Européenne) à un ambitieux projet martien, ayant pour but l'envoi d'un équipage de six personnes à l'horizon 2015. D'une durée totale de 440 jours, le programme prévoit un séjour de deux mois à la surface de la planète Mars avant le retour sur Terre. Il ferait appel à deux engins de transport pour un coût total de quelque 20 milliards de dollars, auquel la Russie pourrait contribuer à hauteur de 30%.
"Cela doit être un projet international comme celui de la constructionconstruction de la Station SpatialeStation Spatiale", souligne Vitali Semionov, responsable du projet d'exploration martienne au centre de recherche Keldych. Et il ajoute que la Russie possède d'excellents lanceurs et une très longue expérience dans le domaine de la médecine spatiale, dont notamment le record du plus long séjour passé dans l'espace avec les 437 jours du cosmonaute Valeri Poliakov à bord de la station MirMir. Nikolaï Anfimov, directeur de l'institut de recherche TsNIIMACh, indique quant à lui que la Russie est en train de mettre au point le lanceur lourd Angara, capable de satelliser 28,5 tonnes et qui pourrait être utilisé dans ce projet.
Mais la réalité semble plus contrastée... Delores Beasley, porteporte-parole de la Nasa, signale que l'agence spatiale américaine n'a encore reçu aucune notification officielle du projet russe. De plus, le congrès ayant réclamé une nette réduction du budget spatial, la Nasa a pour l'heure renoncé à ses ambitions martiennes, du moins en ce qui concerne les projets de vols habitésvols habités.
Alain Fournier-Sicre, chef de la mission permanente en Russie de l'Agence Spatiale Européenne, déclare que ce n'est pas pour demain... "Mais ce type de programme est une initiative à long terme pour toutes les agences spatiales du monde", a-t-il ajouté, signalant - sans autre précision - qu'il en avait discuté cette semaine avec les responsables russes.
Outre-Atlantique, le programme d'exploration martienne a récemment connu un regain d'intérêt suite au succès de la sonde Mars OdysseyMars Odyssey et la mise en évidence d'importantes quantités d'eau sous la surface de la Planète Rouge et les possibilités que cela implique, sinon d'y découvrir une forme de vie, du moins de pouvoir l'y implanterimplanter.
La Russie, elle, envisage d'envoyer d'ici 2005 sa propre sonde automatique vers Mars et un de ses satellites, PhobosPhobos, afin d'en analyser le sol. Mais pour cela, indique M. Anfimov, le financement de ce programme, nommé "Phobos-Sol", devra absolument être décidé l'année prochaine.
Par Rama, Futura-Sciences Belgique