Trois mois après le retour sur Terre du premier X-37B, les États-Unis ont lancé un deuxième véhicule de test orbital (OTV). Sa mission, aussi confidentielle que celle du premier OTV, suscite l’ire de la Chine et de la Russie, convaincues que cet engin pourrait être utilisé contre des satellites en orbite.
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Dans la nuit de samedi à dimanche, une fuséefusée Atlas V de Boeing a lancé avec succès un deuxième véhicule de test orbital (OTV, Orbital Test Vehicle) plus communément appelé X-37B. L'engin utilisé pour cette mission n'est pas celui qui est revenu sur Terre en décembre 2010, à l'issue d'une mission de huit mois en orbite, mais un deuxième construit à l'identique. Le drone spatial qui a volé en 2010 est actuellement préparé pour une troisième mission OTV, prévue en 2012.
Les objectifs de cette nouvelle mission sont tenus secrets. On sait juste que l'engin servira de plateforme d'essai pour une variété d'équipements et de matériaux.
Le deuxième X-37B et la coiffe du lanceur qui le protégera pendant le lancement. © Boeing
En raison du secret qui entoure ce programme, certains analystes ont émis l'hypothèse que ce drone spatial pourrait être le précurseur d'un engin à vocation militaire, résolument offensif. Mais, pour les responsables du programme, cette mininavette doit être vue avant tout comme un banc test orbital conçu pour tester en orbite des matériaux, des composants et des nouvelles technologies qui nécessitent un retour sur Terre pour voir et comprendre leur comportement en orbite. Outre des capteurscapteurs dans différentes longueurs d'onde, il est vraisemblable que les États-Unis testent de nouvelles technologies permettant la la réutilisation.
Un programme qui suscite des doutes
Cependant, la communication autour de ce programme n'est pas faite pour lever les doutes qu'il suscite, de sorte que certaines puissances spatiales s'inquiètent ouvertement des intentions réelles des États-Unis depuis la mission réussie du premier véhicule de test orbital. Une inquiétude d'autant plus vive que ce programme est chapeauté par une branche des plus discrètes de l'US AirAir Force.
Dans ce contexte, la Russie et la Chine n'ont pas la même vision que les officiels américains. Dans ces pays, on juge cet engin bien plus offensif que ce qui est dit et on s'inquiète ouvertement du développement d'un tel appareil de supériorité spatiale. Ces deux puissances ont en mémoire les perspectives américaines de développement d'un bombardier stratégique sans pilote, une fonction que pourrait facilement remplir un X-37B adapté.
Un bémol cependant, à ce stade du programme, cet appareil n'est ni plus ni moins qu'un avion expérimental dont la seule avancée majeure semble être sa capacité à rester en orbite plusieurs mois et revenir se poser sur Terre de façon automneautomne. La finalité du projet est floue. Mais c'est la nature même des avions expérimentaux...