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Initialement prévu dans la nuit de vendredi 3 mai, le deuxième lancement de Vega avait été reporté moins d'une heure avant son lancement. En cause, des ventsvents d'altitude défavorables susceptibles d'entraîner des retombées sur des zones habitées en cas d'échec du vol du lanceur. Ce n'est que le dimanche 5 mai que les conditions météorologiques sont devenues compatibles avec un lancement. L'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (Esa) et ArianespaceArianespace ont alors repris le déroulement des opérations, et autorisé le tir, qui a eu lieu tôt ce matin.
Vega a décollé de son pas de tir à 4 h 06 heure de Paris, soit 23 h 06 depuis le Centre spatial guyanais de Kourou. Au terme d'une mission complexe de deux heures, les satellites Proba-V (V pour Végétation), VNREDSat-1 et ESTCube-1 ont été mis sur orbite avec succès.
Le lanceur Vega sur son pas de tir du Centre spatial guyanais. Le tir a eu lieu ce matin. © S. Corvaja, Esa
Une mission complexe réussie pour le lanceur Vega
La complexité de la mission vient du fait que les trois satellites ont été placés sur une orbite héliosynchronehéliosynchrone, mais avec des altitudes et des inclinaisons différentes. Proba-V a été mis en orbite à 820 km d'altitude avec une inclinaison à 98,73°, VNREDSat-1 à 665 km d'altitude avec une inclinaison à 98,1°, et ESTCube-1 entre 600 et 800 km. La mission a nécessité cinq allumages de l'étage supérieur Avum (Attitude and Vernier Upper Module) : quatre pour la séparationséparation des satellites, et un cinquième pour la désorbitation de l'étage en dessous de 100 kilomètres d'altitude, pour éviter qu'il ne devienne un débris spatial.
Le succès de cette opération est une avancée importante vers la commercialisation du lanceur. Les modifications apportées sur ce vol, par rapport au lancement inaugural, ont pour but d'illustrer la diversité des missions que ce lanceur est amené à effectuer. En tout, quatre vols sont prévus pour démontrer cette polyvalence, qui sera un atout majeur pour les futurs clients de VegaVega. Car le lanceur officiera sur un créneau où la concurrence ne manque pas.
Les satellites lancés : Proba-V, VNREDSat-1 et ESTCube-1
Proba-V est un satellite de l'Esa dont la mission principale est de prendre la suite de l'instrument Végétation, embarqué sur les satellites Spot-4 et Spot-5. Fabriqué par la société Qinetiq, il surveillera la croissance mondiale de la végétation. Ce satellite fait partie du programme général de technologie de soutienprogramme général de technologie de soutien de l'Esa. Le premier Proba a été lancé en octobre 2001, Proba-2 en septembre 2009, et la mission Proba-3 (constituée de deux satellites pour tester le vol en formation) le sera en 2015, voire 2016.
VNREDSat-1, un satellite d'observation de la Terre, est construit par Astrium pour le compte de l'Académie des sciences et de technologie du Vietnam. Son objectif est de mieux surveiller les effets du changement climatiquechangement climatique, de prendre les mesures nécessaires pour empêcher les catastrophes naturellescatastrophes naturelles, mais aussi d'optimiser la gestion des ressources naturelles de ce pays.
Quant à ESTCube-1, il s'agit du premier satellite estonien. Il est construit par différentes universités et académies, avec l'aide de l'agence spatiale allemandeagence spatiale allemande. Sa mission consiste à tester le principe d'une technologie de propulsion innovante, appelée voile solaire électrique. Comme les voiles solaires déjà expérimentées, elle sera poussée par les particules chargées émises depuis le Soleil, c'est-à-dire le vent solaire, à une différence près : la voile n'est pas matérielle, mais constituée d'un champ électriquechamp électrique généré par des tiges très fines et très longues, qu'il reste à mettre au point.