Une fuite d'ammoniac, sur la partie américaine de la Station spatiale internationale, a nécessité la sortie dans l’urgence de deux astronautes pour la réparer, samedi. Un incident sérieux, mais qui n’a pas menacé la sécurité des six occupants de l’ISS. Cet ammoniac est utilisé pour refroidir les circuits par lesquels transite l’électricité produite par des panneaux solaires.

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    Jeudi 9 mai, alors que les six membres d’équipage de la Station spatiale internationale (ISS) vaquaient à leurs occupations, et que trois d'entre eux préparaient leur retour sur Terre prévu mardi, une importante fuite d'ammoniac s'est produite. Cet incident a bousculé l'emploi du temps très millimétré à bord de l'ISS, et a obligé la Nasa à organiser dans l'urgence une sortie dans l’espace (ou EVA pour Extra-Vehicular Activity) de deux astronautes pour régler le problème.

    Une telle décision ne se prend pas à la légère. Compte tenu des nombreuses contraintes liées au travail dans l'espace, les EVA sont préparées plusieurs mois à l'avance par les astronautes qui vont la réaliser. Pour s'assurer que tout se passera normalement, ils subissent un long entraînement dans d'immenses piscines, qui constituent le meilleur endroit sur la Terre pour simuler et ressentir l'impesanteur.

    Deux astronautes ont simulé, dans une piscine de la Nasa, la sortie dans l'espace de Tom Marshburn et Chris Cassidy (à bord de l’ISS), effectuée samedi 11 mai pour réparer la fuite d'ammoniac. © Nasa

    Deux astronautes ont simulé, dans une piscine de la Nasa, la sortie dans l'espace de Tom Marshburn et Chris Cassidy (à bord de l’ISS), effectuée samedi 11 mai pour réparer la fuite d'ammoniac. © Nasa

    C'est pourquoi, dès que la décision de sortir dans l'espace a été validée, au sol, l'astronaute américain Terry Virts et l'Italienne Samantha Cristoforetti de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne, ont plongé dans la piscine du centre Johnson de la Nasa, afin de tester les procédures de réparation. Samedi 11 mai, les astronautes Tom Marshburn et Chris Cassidy sont donc sortis dans l'espace pour réparer la fuite, en fait, une pompe défectueuse qu'ils ont remplacé.

    Une fuite sur l’ISS due à un débris orbital ou une météorite

    D'après la Nasa, une météorite ou bien un morceau de débris orbital pourrait avoir causé le dommage en heurtant le radiateur de refroidissementradiateur de refroidissement. Ce n'est pas la première fois que la Nasa est confrontée à une fuite d'ammoniac, mais celle qui s'est produite jeudi était sans commune mesure avec les précédentes. Quelque deux kilogrammeskilogrammes ont fuité en une journée, contre le même volumevolume habituellement observé en une année.

    Cette péripétie n'empêchera pas Chris Hadfield, premier commandant canadien de l'ISS, l'Américain Tom Marshburn et le Russe Roman Romanenko de revenir sur Terre, demain mardi, après avoir terminé leur période de six mois à bord du complexe orbitalcomplexe orbital.

    Une sortie spatiale d’urgence similaire en 2007

    Ce n'est pas la première fois que la Nasa fait sortir dans l'urgence des astronautes pour réaliser une tâche qu'ils n'ont pas préparée au sol. En novembre 2007, Scott Parazynski et Douglas Wheelock avaient été contraints de réparer le panneau solaire endommagé de la poutrepoutre P6 de l'ISS, dans des conditions rocambolesques.

    L'intervention à haut risque de Scott Parazynski lors de la réparation d'un des panneaux solaires de l'ISS, en novembre 2007. © Nasa

    L'intervention à haut risque de Scott Parazynski lors de la réparation d'un des panneaux solaires de l'ISS, en novembre 2007. © Nasa

    La zone d'intervention se situait hors de portée du système d'entretien mobilemobile et du bras robotiquerobotique de la Station (le Canadarm2), ce qui avait forcé les astronautes à utiliser la perche d'inspection OBSS en l'accrochant, par sa borne centrale, au Canadarm2. Pour limiter le risque de voir Scott Parazynski s'électrocuter (le panneau solaire continuait à générer son électricité), toutes les parties métalliques de sa combinaison avaient été recouvertes d'une triple couche d'isolant, tout comme les instruments de travail.