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Perforation provoquée dans le panneau de carbone renforcé N°8 prélevé sur la navette Atlantis
Le rapport n'impute pas à l'Agence américaine la responsabilité technique de la désintégration de ColumbiaColumbia, mais stigmatise son organisation défaillante. Très critique à l'égard des pratiques managériales régissant le programme de la navette spatiale, la CAIBCAIB prend soin toutefois de dégager la NASA de toute responsabilité dans les causes physiques de l'accidentaccident. En effet, rien ne pouvait laissait présager que la chute d'un morceau d'isolant pouvait conduire à la perte de la navette et de son équipage.
Une opération de sauvetage était possible
Les membres de la Commission estiment qu'une opération de sauvetage aurait pu être tentée si les responsables de la mission avaient pu déterminer avant le septième jour de vol la gravité des dommages subis par la navette. Ce sauvetage aurait impliqué le lancement en urgence de la navette Atlantis et un rendez-vous.
En réponse à la publication de ce rapport et des 5 séries de recommandations précédemment avancées, l'administrateur de la Nasa, Sean O'Keefe a d'ores et déjà déclaré qu'il suivra les recommandations de la CAIB le mieux possible avant d'autoriser le retour en vol des navettes.
Parmi ces recommandations, on relève la création d'une "autorité technique indépendante" et permanente, chargée de la sécurité et d'éviter autant que possible "le retour aux mauvaises habitudes" de la Nasa. Les experts avaient en effet stigmatisé le manque de communication entre l'agence et nombre de ses techniciens, qui avaient à plusieurs reprises transmis des messages restés sans réponse, mentionnant le risque de dommages subis par le bouclier thermique suite à l'incident survenu au décollage lorsqu'un fragment d'isolant était venu percuter l'aile gauche. Les auteurs du rapport relèvent pas moins de "huit occasions manquées" de détecter le problème, avec pour conséquence la perte du véhicule spatial et de son équipage.
La commission recommande aussi, entre autres, des mesures pour empêcher l'isolant recouvrant le réservoir central de la navette de se détacher, ainsi que l'installation de caméras au sol pour examiner dans le détail l'ascension de la navette, ce qui exclut en conséquence tout lancement nocturnenocturne à l'avenir. Le Pentagone est aussi invité à pointer les caméras de ses satellites espions vers l'engin spatial en orbite afin de détecter toute anomalieanomalie. En cas d'incident, le revêtement de la navette devra pouvoir être inspecté en vol par l'équipage, et des réparations urgentes être effectuées depuis la Station Spatiale Internationale, ce qui n'avait jamais été envisagé jusqu'à présent.
En 1986, la navette ChallengerChallenger explosait 73 secondes après son décollage provoquant la disparition de son équipage de sept astronautesastronautes et déjà la NASA était montrée du doigt pour sa légèreté dans ses procédures de certificationcertification.
Note
Pour expliquer la chaîne d'événements à l'origine de la désintégration de Columbia, la CAIB semble aujourd'hui convaincue qu'au moment de sa rentrée atmosphérique, du plasma a pu pénétrer dans la structure de la navette, alors fragilisée au niveau du bord d'attaque de son aile gauche par la chute d'un ou plusieurs morceaux d'isolant du réservoir externe de la navette au moment du décollage et provoquer sa désintégration en vol. Ce morceau d'isolant ce serait détaché 81,7 secondes après le décollage, venant frapper le bord d'attaque de l'aile gauche de Columbia à la hauteur du panneau de carbonecarbone renforcé numéro huit du bouclier thermique.