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Démission du président du CNES, Alain Bensoussan
La démission de M. Bensoussan, qui dirigeait le CNES depuis sept ans, intervient dix jours après la remise d'un rapport à la ministre déléguée à la Recherche, Claudie HaigneréClaudie Haigneré, insistant sur la nécessité de réformer l'agence spatiale française pour en faire un "CNES fort et rénové".
Déclaration d'Alain Bensoussan
Le CNES est confronté aujourd'hui à des défis particulièrement importants que j'aurais ardemment souhaité relever. Comme le dit le rapport de la Commission de réflexion sur la politique spatiale présidée par R.M. Bonnet, "Le Président porteporte aujourd'hui les responsabilités qu'un précédent Ministre lui avait enlevées !".
Depuis octobre, j'ai retrouvé la plénitude de mes responsabilités et me suis astreint, dans un contexte difficile, à relancer une programmation réaliste, compte tenu de nos contraintes budgétaires. L'exercice n'est pas achevé et se poursuit avec l'aide de nos tutelles.
Malheureusement, je suis forcé de constater que je n'ai pas les moyens indispensables pour poursuivre ma tâche. C'est pourquoi j'ai décidé, ce jour, de présenter ma démission.
Je suis un fonctionnaire, dont toute la carrière a été au service de l'Etat. Je suis Professeur à l'Université Paris IX-Dauphine, j'ai été Président de l'INRIA pendant 12 ans, Président du CNES pendant 7 ans.
Aujourd'hui, je retourne dans ce milieu que j'apprécie et que je connais bien, celui de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur.
A l'heure où je quitte mes fonctions, je souhaite dire aux agents du CNES que je conserverai le souvenir d'une maison brillante, qui mérite la reconnaissance du Pays. Je formule pour le CNES des vœux chaleureux de succès et je suis persuadé qu'il saura une fois encore surmonter les épreuves. Je remercie profondément toutes celles et tous ceux qui m'ont soutenu, qui m'ont témoigné leur amitié et leur solidarité. Leur appui, leur soutien ont joué un rôle essentiel au cours de ces années.
Un PD-G nommé dans les prochaines semaines selon Claudie Haigneré
Un nouveau président sera nommé "dans les prochaines semaines" à la tête du Centre national d'études spatiales (CNES) à la suite de la démission d'Alain Bensoussan, a annoncé ce soir le ministère de la recherche.
Le nouveau président du CNES, précise le ministère dans un communiqué, fera "fonction de "président-directeur général, dans la perspective de la refonte des textes réglementaires en ce sens".
Cette réforme de la direction du CNES a été suggérée par une commission de réflexion sur la politique spatiale, présidée par Roger-Maurice BonnetRoger-Maurice Bonnet, dans son rapport remis il y a douze jours à Madame Haigneré.
Pour mettre un terme à la crise du Centre, ce rapport préconisait en effet notamment de supprimer le poste de directeur général et de placer à l'avenir le CNES sous la responsabilité d'un président-directeur général, au profil de "manager", qui serait nommé en Conseil des ministres et chargé de la "remise en ordre" de l'établissement public.
Cette nomination du nouveau "patron" du CNES, dirigé jusqu'en octobre dernier par un président et un directeur général (en la personne de Gérard Brachet, parti s'occuper à cette date du programme européen de navigation par satellites Galileosatellites Galileo), sera proposée par les deux ministres de tutelle, Claudie Haigneré (Recherche) et Michèle Alliot-Marie (Défense) au gouvernement et au président de la République.
Mme Haigneré a "remercié vivement" le professeur Bensoussan "d'avoir accompli la tâche extrêmement difficile qui fut la sienne" et, dans l'attente de la nomination de son successeur "dans les prochaines semaines", elle lui a a demandé "de bien vouloir assurer, en traitant les affaires courantes, la continuité de l'action publique et du fonctionnement interne du CNES".
Le CNES
Le CNES, créé en décembre 1961, est chargé d'élaborer, de proposer et de conduire la politique spatiale de la France. Ses activités et produits intègrent pleinement la dimension du marché qui requiert innovation et recherche de nouvelles applications.
Le CNES a pour objectif de développer les utilisations de l'espace, que ce soit pour satisfaire les besoins des collectivités publiques en matière civile et militaire et de la communauté scientifique, ou pour favoriser l'émergenceémergence et la diffusion de nouvelles applications, sources de création de richesses et d'emplois. En outre, le CNES a pour mission d'animer la politique de la science spatiale, notamment dans le domaine des sciences de la Terre et de l'océanographie pour lequel d'excellents résultats ont été obtenus, permettant ainsi de mieux connaître notre planète. Le CNES est particulièrement sensible à la protection de la Terre. Il développe certaines techniques pour permettre de mieux traiter les risques naturels et les problèmes liés à la désertificationdésertification et aux ressources en eau...
Le CNES réunit au total 2 500 agents, répartis sur ces différents sites.
Le budget du CNES en 2002 était de 1 852,4 millions d'euros.