La construction du pas de tir des fusées Soyouz au Centre Spatial Guyanais (CSG) a débuté en décembre 2005, avec les premiers travaux de terrassement, pour une livraison en juillet 2008. Le premier lancement est toujours attendu au second semestre 2008 mais glissera vraisemblablement début 2009.
Décollage d'une fusée Soyouz

Décollage d'une fusée Soyouz

Vue d'artiste de l'Ensemble de lancement Soyouz (ELS)

Vue d'artiste de l'Ensemble de lancement Soyouz (ELS)

L'Ensemble de Lancement Soyouz (ELS) est dérivé de ceux existants à Baïkonour et à Plessetsk. Il est adapté aux normes françaises et aux spécificités du centre spatial guyanais de sorte que l'installation des charges utiles se fera fusée verticale et non pas à l'horizontale comme c'est le cas au Kazakhstan et en Russie où la fusée est assemblée en position horizontale.

L'ensemble de lancement Soyouz se situe à une vingtaine de kilomètres à vol d'oiseau des installations au sol dédiées à Ariane 5 (ELA-3) sur le territoire de la commune de Sinnamary. Le site couvre une superficie d'environ 120 hectares et près de 20 000 m² d'infrastructures en dur seront construites.

Cet éloignement n'est pas anodin. Il s'explique par une volonté des responsables du CNES, de l'ESA et d'Arianespace d'éviter toute tentative d'espionnage industriel mais également devant l'insistance américaine peu encline à confier les satcoms de ses opérateurs à Arianespace en raison de la présence de techniciens russes.

Le percement dans le granit du carneau de 28 m de profondeur n'a pas encore débuté. Seules des routes d'accès ont été tirées. Les travaux d'infrastructures à proprement parler et de voiries n'ont pas encore été entamés et seule une petite partie de l'ensemble de lancement Soyouz a commencé à être construite (voir image ci-dessous).

Au fond de l'image à gauche, on devine les infrastructures au sol dédiées à Ariane 5 (ELA-3) avec les grands bâtiments que sont le Bâtiment d'Intégration des Propulseurs, le Bâtiment d'Intégration des Lanceurs et le Bâtiment d'Assemblage Final.

Au fond de l'image à gauche, on devine les infrastructures au sol dédiées à Ariane 5 (ELA-3) avec les grands bâtiments que sont le Bâtiment d'Intégration des Propulseurs, le Bâtiment d'Intégration des Lanceurs et le Bâtiment d'Assemblage Final.

Notez qu'à la suite des travaux de terrassement des recherches archéologiques préventives ont révélé l'existence de sites très anciens amérindiens et un site de contact entre l'Ancien et le Nouveau monde.

Déjà quatre tirs pour Soyouz / Kourou



Le centre d'études spatiales de Lavotchkine et l'agence spatiale russe (RKA) ont d'ores et déjà trouvé des clients pour les quatre premiers lancements de Soyouz 2-1b depuis Kourou.

Le premier tir sera considéré comme un vol de qualification. La fusée ne transportera pas de charges utiles factices, mais COROT, un petit télescope spatial conçu pour la détection et l'étude des vibrations des étoiles (sismologie stellaire) et la recherche des planètes extrasolaires en particulier les planètes telluriques (COnvection, ROtation & Transits planétaires, CNES).

A ceux et celles qui s'étonnent qu'un seul vol soit nécessaire pour qualifier le lanceur Soyouz, rappelons que la version utilisée pour Kourou devrait être qualifiée en Russie courant 2006. Ce tir sera essentiellement utilisé pour s'assurer de la bonne compatibilité en vol réel entre le lanceur russe et l'ensemble de lancement Soyouz de Kourou.

La version Soyouz 2-1b est une version modifiée de la Soyouz 2-1a elle-même version améliorée du lanceur russe de 'base'. Ces nouvelles versions disposent d'une coiffe plus grande et d'un système de contrôle numérique. Quant à la Soyouz 2-1b, elle sera équipée d'une nouvelle télémétrie, d'un système embarqué de liaison avec le sol et surtout sera conçue pour être mise en oeuvre verticalement. La version 2-1a a déjà volé et a été qualifiée en 2004 / 2005.

Notez que la société Starsem, qui commercialise le lanceur Soyouz sur le marché international, au départ de Baïkonour continuera d'en assurer la mise en œuvre, mais c'est sous la responsabilité d'Arianespace que seront lancées les fusées Soyouz depuis Kourou.

Starsem a été créée en 1996 par Aérospatiale Matra, aujourd'hui EADS (35 %), Arianespace (15 %), Rosaviacosmos (25 %) et Ts SKB-Progress (25 %).