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La Nasa n'a peut-être jamais été aussi près de donner son accord pour la réalisation d'une mission habitée à destination de Mars. Le secteur privé s'est déjà largement emparé du sujet, avec des initiatives intéressantes, comme celles de Dennis Tito et son voyage autour de Mars, du projet Mars One voulant financer par la téléréalité un aller simple de plusieurs volontaires (sans possibilité de retour), ou encore de SpaceX qui veut envoyer des dizaines d'humains sur Mars. Il était temps pour la Nasa de reprendre la main.
Réunis lors d'une conférence la semaine passée, des spécialistes des questions martiennes de la Nasa et du secteur privé ont confronté leurs idées, et expliqué comment il serait possible d'envoyer des humains sur Mars à l'horizon 2030. Charles Bolden, l'administrateur de la Nasa, a alors déclaré que malgré une conjoncture économique difficile, les États-Unis sont résolus à franchir de nouvelles frontières dans l'exploration spatiale, et que Mars est l'une d'elles.
Vue d’artiste de sondes spatiales Red Dragon (à l’atterrissage et au sol), des versions modifiées de la capsule Dragon de SpaceX, qui veut envoyer une colonie de plusieurs milliers de personnes sur Mars. © SpaceX
C'est là que le bât blesse. Le financement d'une telle mission est estimé entre 100 milliards et 200 milliards de dollars selon les options choisies, qu'il s'agisse d'initiatives privées ou publiques. Or, le budget décennal de la Nasa, tel qu'il est planifié, ne le permet pas. À titre de comparaison, l'agence spatiale ne reçoit que 0,5 % du budget fédéral, contre 4 % pour le programme ApolloApollo de conquête de la Lune, dans les années 1960.
Voyage vers Mars : des obstacles, mais rien d’insurmontable
Note optimiste, le programme d'exploration de la Nasa est aligné pour atteindre cet objectif, c'est-à-dire rendre possibles des missions habitées sur la Planète rouge. L'envoi d'astronautes sur un astéroïde et la capture de l'un d'entre eux en sont les premières étapes.
Cela dit, ce grand projet martien se heurte à un certain scepticisme, et surtout à des obstacles de taille. Au premier rang de ces difficultés, on peut citer le défi technique que représente le lancement vers Mars d'une infrastructure de 30 à 40 tonnes. Par ailleurs, la survie et la santé des astronautes sur une longue duréedurée ainsi que leur retour sur Terre sont aussi à prendre en considération. Si les défis technologiques ne sont pas insurmontables, pour peu que le financement suive, les incertitudes sont plus importantes concernant la santé des voyageurs et l'impact de séjours prolongés dans l'espace, en raison des particules du vent solairevent solaire et du rayonnement cosmique.
Enfin, le dernier écueil est d'ordre psychologique. D'aucuns se demandent comment évolueront le comportement des astronautes et leurs relations alors qu'ils seront confinés dans un espace restreint et sur une longue période de temps. Pour eux, la Terre ne sera plus qu'un petit point lumineux, impossible à rejoindre en cas de problème au cours du voyage aller.