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Avec ses larges baies vitrées, le VSH offrira le spectacle unique de la « vision de la Terre depuis l’espace », explique Philippe Coué. © Dassault Aviation
Rencontré sur le stand de Dassault Aviation lors du dernier Salon du Bourget, Philippe Coué, chargé de mission à la Direction des activités spatiales chez Dassault Aviation, est aussi le nouveau président de l'Astronaute club européen (ACE, fondé en 2005 par l'ancien astronaute de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne Jean-Pierre HaigneréJean-Pierre Haigneré). Selon lui, l'intérêt de son entreprise pour les engins suborbitaux « constitue le prolongement logique de ses activités dans le domaine des aéronefs du futur ». Ce véhicule suborbitalsuborbital habité (VSH) n'est pas le seul « projet d'importance que mène la société dans ce domaine ». Outre cet avion spatialavion spatial, Dassault Aviation est en effet embarqué dans le projet IXV de l'Agence spatiale européenne. Ce démonstrateur de rentrée atmosphériquedémonstrateur de rentrée atmosphérique est « notre projet de véhicule le plus important actuellement dont on sait qu'il va voler ».
Autre plan (en stand-by pour le moment), celui du microlanceur aéroporté MLA porté par un Rafale Marine. Ce projet a été initié par le Cnes en 2005 dans le cadre de l'initiative Aldebaran « qui visait à rechercher de nouvelles solutions en matière de transport spatial ». Une des solutions envisagées est « d'utiliser un Rafale pour lancer des petits objets de 50 à 200 kilos en orbite basse » en reprenant l'idée du lancement aéroporté que maîtrise Orbital Sciences avec sa fuséefusée PegasusPegasus. Ces avantages les avaient déjà conduits « à étudier un microlanceur, porté par un Mirage IV et capable de placer 50 à 70 kilos à 300 kilomètres d'altitude ». Ce concept a donc été revisité avec le Rafale avec « deux versions opérationnelles de micro-lanceurs aéroportéslanceurs aéroportés qui permettraient le lancement de microsatellites de 50 kilos (version linéaire) à 150 kilos en orbite basse ou polaire ».
De l'aviation d'affaires et militaire aux vols suborbitaux
Quant au VSH, il se développe « depuis une dizaine d'années ». Il est issu des premières études de Vehra qui constituait une « évolution du lifting body expérimental X-38 de la Nasa » et pour lequel la forme avait été définie. Mais cette fois, la forme s'inspire plutôt du défunt projet d'avion spatial HermèsHermès pour lequel « Dassault Aviation avait beaucoup travaillé ». Une partie du travail, notamment la « configuration aérodynamique, un certain nombre de systèmes et le concept opérationnel », a été réalisée en partenariat avec la Suisse (EPFL, ETHZ et Ruag) dans le cadre du projet K-1000.
Pour développer le VSH, Dassault Aviation n’est pas parti de zéro. La société avait une « bonne base de travail en raison de ses activités antérieures dans les systèmes suborbitaux comme Vehra », un projet de véhicule hypersonique réutilisable aéroporté. © Dassault Aviation
Comme Astrium, Dassault Aviation a une position attentiste alors que le marché du tourisme spatial pourrait réellement prendre son envol vers 2014 avec l'arrivée des premiers engins spatiaux.
Ce VSH pourrait être réalisé en trois ans. Un délai relativement court qui s'explique notamment par l'absence de lanceur à développer. Capable de voler à quelque 100 kilomètres d'altitude, ce VSH est un « avion sur lequel on a posé un moteur-fusée ». Les avions, « on sait faire », précise Philipe Coué, tandis que le moteur fusée est « celui du dernier étage du SoyouzSoyouz » d'une très grande fiabilité et qui fonctionne avec un mélange de LOx/Kerosène. Quant au porteur, ce pourrait être un Airbus A-300 sur le dosdos duquel le VSH se séparera et décollera à « quelque 8 kilomètres d'altitude pour rejoindre l'espace à l'aide de son moteur ».
Autre particularité, cet engin pourrait être comparé à une sorte de drone spatial du fait qu'il sera entièrement automatique. Autrement dit, il pourra réaliser sa mission de façon autonome, malgré la « présence d'un pilote pour rassurer les passagers »...