au sommaire
Après quelques péripéties qui l'ont obligé, début 2014, à s'engager sur un chemin moins rocailleux pour ne pas mettre prématurément en péril les roues du rover, le rover Curiosity a parcouru le mercredi 2 avril dernier les 30 derniers mètres qui le séparaient du lieu-dit Kimberley, auparavant nommé KMS-9.
Baptisé en référence à une région de l'ouest de l'Australie où les géologuesgéologues peuvent étudier quelques-unes des plus anciennes roches terrestres connues, ce site accueillera le célèbre rover d'une tonne durant plusieurs semaines, le temps de procéder à toutes les investigations nécessaires.
Affleurements rocheux photographiés à la pointe nord de Kimberley lors du sol 580 (25 mars), à quatre mètres de distance. Mosaïque de 250 images capturées en haute résolution par MastCam et retravaillées dans le cas présent par Doug Ellison. © Nasa, JPL-Caltech, MSSS, Doug Ellison
La stratigraphie complexe du site martien de Kimberley
Identifié depuis l'espace par Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter (MRO), Kimberley se situe à la croisée de quatre types de terrains géologiques différents. Présentant une stratigraphie complexe, comme en témoignent les affleurementsaffleurements rocheux empilés qui ont été photographiés in situ par le rover, le milieu se révèle être d'un très grand intérêt scientifique et offre de potentielles cibles à la foreuse embarquées. D'ailleurs, dans cette perspective, les instruments d'analyse Sam, CheMin et Chimra ont d'ores et déjà été nettoyés et préparés à l'arrivée d'éventuels échantillons réduits en poudre.
Un tel travail avait déjà été réalisé sur le site de Yellowknife Bay (le rover a quitté les lieux en juillet 2013). Le fond de cet ancien lac qu'il a arpenté durant des semaines fut manifestement un milieu favorable à la vie, voici plus de trois milliards d'années. Les forages ont révélé l'habitabilité par la signature de la présence d'ingrédients -- et d'énergie -- requis pour le développement de la vie... Ce scénario s'est peut-être reproduit à Kimberley, à quelques kilomètres de là.
Photographiée depuis l’espace par la caméra HiRise (High Resolution Imaging Science Experiment) de la sonde spatiale MRO, la région où progresse actuellement Curiosity fut sélectionnée par l’équipe scientifique voici plus d’un an. Surimposé, on découvre ici le tracé du chemin qu’a emprunté le rover ces dernières semaines (actual traverse, en traits gris, reliant différents repères, drive positions, en points noirs). Le 3 avril (sol 589), il a atteint le lieu-dit Kimberley (current position, étoile verte) où il devrait séjourner quelque temps pour des recherches approfondies. © Nasa, JPL-Caltech, université d’État de l’Arizona
Le mont Sharp, destination finale de Curiosity, en ligne de mire
Depuis son arrivée en août 2012, le compteur (odomètre) de CuriosityCuriosity affiche 6,1 km parcourus. Pas moins de 137.000 images ont déjà été transmises à la Terre. Les paysages qui l'entourent, bien que désertiques, sont à couper le souffle. La montagne qui écrase l'horizon sud-ouest n'est autre que le mont Sharp, point culminant (5.500 mètres) au centre du cratère Gale.
Distant encore de 4 km, il sera bientôt la cible du rover. Curiosity devrait s'y rendre avant l'automneautomne pour une ultime séquence d'exploration. Ses flancs présentent en effet des minérauxminéraux hydratés qui constituent également un refuge ancien, voire actuel, pour d'éventuelles formes de vie sur Mars. Une aventure que nous ne manquerons pas de vous raconter.