Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en décembre 2022, le général de division aérienne Philippe Adam, commandant de l’espace, a évoqué l’idée d’un avion spatial pour répondre à un certain nombre de besoins. Entre les lignes, on comprend que Philippe Adam trouve un intérêt manifeste au concept de la famille de véhicules suborbitaux Vehra qu’étudie Dassault, dont une version habitée pourrait en être dérivée.
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En décembre 2022, la Commission de la défense nationale et des forces armées a auditionné le général de division aérienne Philippe Adam, commandant de l'espace, sur les enseignements du conflit ukrainien et l'émergenceémergence de l'espace comme un milieu de conflictualité à part entière qu'il est nécessaire de défendre. Cette audition, tenue à l'Assemblée nationale à huis clos, a été rendue publique il y a seulement quelques jours.
Lors de cette audition, Philippe Adam a abordé la question de l'espace, « désormais un nouveau front que nous devons défendre », soulignait la ministre de la Défense Florence Parly lorsqu'elle était en fonction. Il a donc évoqué les besoins et capacités à acquérir dans un avenir proche pour protéger ce nouveau front. Citons le patrouilleur spatial Yoda de défense active en orbite à l'horizon 2030, des lasers ou armes à énergie dirigée de façon à neutraliser les capacités spatiales ennemies sans avoir recours à des missiles antisatellites (Asat) générateurs de débris, de systèmes terrestres et spatiaux d'alerte avancée afin de détecter les tirs de missiles balistiquesmissiles balistiques et d'armes hypersoniques et donc d'un avion spatialavion spatial.
Ce dernier est vu comme un système de transport spatial capable de placer des « charges utiles en orbite, de récupération de charge utile et de faire rentrer proprement ce que nous envoyons dans l'espace depuis les orbites basses ».
L'utilité d'un avion spatial n'est plus à démontrer
Pour Philippe Adam, l'avion spatial « permet d'avoir des moyens flexibles ». C'était l'idée de la navette spatiale européenne, « qui avait été abandonnée avec la petite navette Hermès », mais qui reprend sérieusement de l'intérêt « parce que la technologie le permet, que les usages sont probablement différents, et que cela se fera de façon plus automatisée - pas forcément pilotée comme peuvent l'être des drones ». Cet avion spatial peut « d'ailleurs être une première solution pour désorbiter des matériels que l'on n'arrive pas à désorbiter autrement ou pour récupérer des débris qui sont gênants afin d'éviter d'aggraver la situation ».
Cette idée d'un avion spatial français, ou plutôt d'un drone spatialdrone spatial à l'image du X-37B américain et de l'avion spatial chinois, n'est pas nouvelle. Depuis quelques années, elle est souvent évoquée et revient parfois avec insistance mais, pour l'heure, aucun programme de cette nature n'a été amorcé, que ce soit dans le cadre de la Direction générale de l'armement ou à l'initiative d'entreprises du secteur privé. On sait que Dassault maintient en activité une équipe qui planche sur des projets d'avions spatiaux de type de la famille de véhicules suborbitaux Vehra, qui pourraient placer en orbite basse de petits satellites de 250 kilos jusqu'à des charges utiles de quelque 7 tonnes ! Par ailleurs, une version habitée est aussi proposée pour transporter six personnes jusqu'à 100 kilomètres d'altitude.