Après une nouvelle simulation réussie de décollage, SpaceX a rassuré la Nasa. Le premier vol privé à destination de la Station spatiale internationale devrait donc avoir lieu le 7 mai prochain.
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Initialement prévu le 30 avril, le lancement de la capsule Dragon avait été reporté au 7 mai pour laisser du temps aux équipes de SpaceXSpaceX de procéder à des tests supplémentaires du logiciellogiciel d'amarrage de Dragon à la Station spatiale internationale.
La raison invoquée pour ce report n'est sans doute pas pour déplaire aux spécialistes russes qui ont été longtemps réticents à donner leur feu vert à l'amarrage de la capsule de SpaceX. En effet, l'Agence spatiale russe s'étonne que la Nasa autorise cet amarrage à l'ISSISS après un temps aussi faible de démonstration. Il ne fait guère de doute que Dragon respectera toutes les normes de sécurité imposées aux engins venant s'amarrer à l'ISS. Mais les requêtesrequêtes imposées à Dragon sont, étonnamment, sans commune mesure avec les exigences dictées aux Européens pour l'amarrage de leur ATV à la Station spatialeStation spatiale.
Ce dessin montre la capsule Dragon (au premier plan), qui apportera à l'équipage de l'ISS 460 kilogrammes de fret, surtout des consommables non essentiels. © SpaceX
SpaceX a une nouvelle fois vérifié son lanceur Falcon 9
Désormais, seules de mauvaises conditions météorologiques pourraient empêcher ce lancement, prévu, à la seconde près, à 13 h 38 mn 00 s TU. Si le lancement devait être reporté de nouveau, SpaceX aurait droit à une nouvelle tentative le 10 mai. La date du lancement est d'autant plus sûre qu'en début de semaine, SpaceX a réussi à simuler un décollage de son lanceur. Les neufs moteurs Merlin du premier étage ont été allumés pendant 2 secondes, permettant aux ingénieurs de « vérifier tous les paramètres, comme si nous étions le jour du lancement », ont-ils indiqué sur le site Internet de SpaceX.
Pour ce deuxième vol de démonstration, la capsule Dragon doit s'amarrer à l'ISS. Le premier a consisté à tourner autour de la Terre et amerrir dans l'océan Pacifique. L'amarrage ne se fera pas de façon automatique : les astronautes à bord de la Station la saisiront à l'aide du bras robotiquerobotique de la Station.
Le 7 mai, le lancement d’une capsule de ravitaillement vers l’ISS sera entièrement réalisé par une entreprise privée, SpaceX. Son lanceur Falcon 9 a déjà volé en 2010, pour une mission en orbite complète, avec rentrée atmosphérique. La capsule Dragon était du voyage et est conçue pour apporter du fret et en ramener sur Terre. Elle pourra aussi, un jour, être modifiée pour embarquer trois astronautes. © ide.fr
La privatisation de l'espace en toile de fond
En préparation depuis fin 2010, la réussite de ce premier amarrage à l'ISS d'un système de transport spatial privé doit également démontrer que la stratégie de la Nasa est la bonne. Après l'annulation du programme Constellation de retour sur la Lune et l'arrêt de celui des navettes, l'Agence spatiale américaine a opté pour la privatisation de l'accès à l'orbite basse pour le fret mais également le transport d'astronautes, gardant pour elle le développement d'un lanceur lourd et d'un véhicule d’exploration spatiale.
En encourageant des sociétés privées à investir massivement dans le développement de technologies liées aux transport spatial, la Nasa perd certes de sa superbe mais fait le pari qu'il sera plus facile et moins coûteux de circuler autour de la Terre, espérant représenter une source d'inspiration pour de nombreux Américains. Toutefois, un certain nombre de politiciens américains fustigent cette stratégie, dénonçant pêle-mêle retards, surcoûts et transfert de compétence, une stratégie qui conduit à une perte de repères au sein de la Nasa pour qui le vol vol habité est l'activité clé du leadership spatial américain.