La société Novespace s'apprête à commercialiser un premier vol parabolique pour le grand public. Si l’autorisation est obtenue, la France, après les États-Unis et la Russie, deviendra le troisième pays offrant la possibilité d'expérimenter l'apesanteur que connaissent les astronautes.
au sommaire
Ancien astronaute de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne et P-DG de Novespace, Jean-François Clervoy a profité du Salon du Bourget pour annoncer la commercialisation de vols paraboliques auprès du grand public. Si la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) donne son feu vert, Novespace pourrait être la première entreprise européenne à offrir ce service, purement commercial, à bord de son Airbus A300 Zéro-G.
Un premier vol d'une quarantaine de passagers pourrait être réalisé avant la fin de l'année. Reste, pour Novespace, à attendre le feu vert de la DGAC. En effet, la réglementation actuelle n'autorise pas l'emport de passagers pour de tels vols. Seuls sont possibles les missions scientifiques avec quelques observateurs ayant des responsabilités spatiales ou médiatiques. Novespace, la DGAC et le Centre d'essais en vol (CEV) ont donc planché sur les aspects techniques, réglementaires, d'exploitation et d'organisation qui rendraient possible la mise en place de quelques vols par an ouverts au grand public.
La zone d’expérimentation de l’A300 Zéro-G de Novespace. Aujourd’hui, les vols paraboliques ne sont pas seulement utilisés pour tester des matériaux ou des expériences en apesanteur. Ils sont également un excellent moyen de préparer les séjours humains dans l’espace et sur Mars. © Rémy Decourt
Un vol de 3 heures pour tester l'apesanteur
À partir de 2012, la société basée à Bordeaux pourrait réaliser six vols par an avec à son bord des personnes prêtes à débourser quelque 4.000 euros, le prix pour flotter plusieurs minutes. Avec un volumevolume utile de 200 m3, l'Airbus A300 Zéro-G dispose de suffisamment de place pour emporter jusqu'a 40 passagers. Ces vols pour le public ne comporteront pas d'expérience à bord. Le voyage pourrait durer 3 heures pendant lesquelles trente phases d'apesanteur de 22 secondes sont possibles.
Les vols scientifiques qu'affrètent actuellement le Cnes, l'Esa ou la DLRDLR resteront une priorité pour Novespace. Mais la commercialisation auprès du grand public est un moyen d'obtenir d'autres sources de financement pour offrir des expériences scientifiques à des prix plus intéressants. Si cette activité de loisir devient économiquement viable, Novespace prévoit d'acquérir un second appareil.
Cette idée d'offrir les joies de l'apesanteurapesanteur au plus grand nombre est née il y a quelques années. Lors du précédent Salon du Bourget, Jean-François Clervoy nous avait confié vouloir amener les gens à s'intéresser à l'espace autrement qu'à travers les livres et les images. Les vols paraboliques sont un moyen comme un autre de toucher à l'espace. En janvier, il s'était fait plus précis en révélant que les démarches entamées en 2009 pour obtenir les autorisations nécessaires allaient aboutir ces prochains mois.