Après une période calme attendue ces prochaines années, le secteur spatial devrait croître ensuite, avec le lancement de 1.600 satellites d'ici à 2025. C’est du moins ce qui ressort d’une étude réalisée par le Northern Sky Research


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    Avec quelque 1.600 satellites à lancer d'ici 2025, le rôle des satellites dans l'économie mondiale n'est plus à démontrer. En raison de la dépendance aux systèmes spatiaux d'un nombre de plus en plus important de pays, la croissance dans ce secteur a de beaux jours devant elle malgré une concurrence exacerbée. © Space Systems/Loral

    Avec quelque 1.600 satellites à lancer d'ici 2025, le rôle des satellites dans l'économie mondiale n'est plus à démontrer. En raison de la dépendance aux systèmes spatiaux d'un nombre de plus en plus important de pays, la croissance dans ce secteur a de beaux jours devant elle malgré une concurrence exacerbée. © Space Systems/Loral

    Alors que s'ouvre la 49e édition du Salon international de l’aviation et de l’espace, plus communément appelé Salon du Bourget, une étude du Northern Sky Research (NSR) prévoit que l'industrie spatiale devrait construire et lancer quelque 1.600 satellites d'ici à 2025, ce qui représente un marché de plus de 250 milliards de dollars. Outre le renouvellement des satellites de télécommunications qui arrivent en fin de vie (généralement après quinze ans d'activité) et l'accroissement des satellites multifaisceaux de grande capacité en bande Ka, l'industrie spatiale pourra également compter sur des contrats gouvernementaux de surveillance de la Terre, de positionnement et des missions scientifiques des agences spatiales.

    Pour les analystes de NSR, il faut s'attendre à une moyenne de 110 satellites à lancer chaque année, pour 20 milliards de chiffre d'affaires à partir de 2016. Il s'agit d'une augmentation significative par rapport aux quinze dernières années qui ont vu environ 1.500 satellites lancés. Alors que les conséquences de la crise financière mondiale de ces dernières années continuent de se faire ressentir, le spatial est une industrie dominée par des projets à forte valeur et gros consommateurs de capitaux. Si l'avenir très proche ne représente pas une période faste, les longs délais de développement de chaque satellite permettent de lisser dans le temps le financement, pour des projets en général commercialement prometteurs.

    À court terme, les fournisseurs de lancement de satellites ne sont pas optimistes. Lors de la conférence sur l'industrie des satellites, qui s'est tenue à Washington en mars 2011, ils semblaient convaincus que les trois à quatre prochaines années seront marquées par un recul de la demande, suite à la situation des pays aujourd'hui porteurs de ce secteur (Amérique du Nord et en Europe). Mais à plus long terme, les opportunités de croissance future se situeront en Amérique latine, en Asie et au Moyen-Orient.

    Un secteur très concurrentiel

    Dans un environnement déjà très concurrentiel, les opérateurs de lanceurs vont devoir composer avec l'arrivée sur le marché des lancements de satellites ouverts à la concurrence de SpaceX, du retour en grâce de Sea LaunchSea Launch qui pourrait se traduire par deux vols en 2011, trois en 2012 et cinq en 2013. Enfin, la Chine, l'Inde et la Russie veulent prendre des parts significatives de ce gâteau. Quant à ArianespaceArianespace, numéro un mondial du lancement de satellites, les perspectives d'avenir laissent à penser que la firme européenne sera en mesure de lancer entre douze et quinze satellites par an. Dans son enquête, le NSR a rappelé le nombre limité d'options de lancements des opérateurs qui devraient bientôt faire face à des contrats de lancements « inhabituels ».

    Enfin, on signalera le projet de MDA de mettre au point un système spatial destiné à augmenter la durée de vie et la fiabilité des satellites en orbite géostationnaire. Réalisé avec Intelsat, qui gère la plus importante flotte de satellites en activité, ce Space Infrastructure Servicing aura pour fonction de s'arrimer au satellite de façon à le ravitailler en ergolergol et réaliser quelques tâches d'entretien. L'idée est de pouvoir utiliser le satellite jusqu'à ce qu'une panne technique le rende inutilisable ce qui aurait pour conséquence de ralentir l'achat de nouveaux satellites.