Des bouchons en orbite lunaire ? Les agences spatiales sonnent l’alerte tandis que les missions se multiplient autour de notre satellite ces dernières années. Une sonde de Corée du Sud a connu 40 avertissements de risque de collision en seulement 18 mois !


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    Le chiffre est assez ahurissant. La sonde spatiale Kplo (alias Danuri)) de l'agence spatiale sud-coréenne a connu 40 « alertes rouges » de potentielles conjonctions avec d'autres sondes depuis son entrée en orbite lunaire en décembre 2022. Communiqué à l'occasion du 6e sommet sur la durabilité de l'espace à Tokyo, ce nombre montre combien cette situation alarmante nécessite une coordination internationale.

    Une plateforme commune pour suivre le trafic

    L'agence spatiale de Corée du Sud (Kari) précise qu'une partie de ces alertes étaient finalement qualifiées bénignes après traitement de données supplémentaires, et que d'autres alertes ont pu être évitées par une simple manœuvre de maintien en orbite de Danuri. Mais dans trois situations, la sonde a dû faire une manœuvre spécifique pour éviter la sonde LROLRO de la Nasa, la sonde indienne Chandrayaan-2Chandrayaan-2, ainsi que l'atterrisseur japonais Slim (avant son alunissage chaotique).

    Ces manœuvres sont préjudiciables car elles puisent dans les réserves de carburant de la sonde dédiées à son maintien en orbite, ce qui réduit in fine son espérance de vieespérance de vie. L'orbite de Danuri est proche de celles du LRO et de Chandrayaan-2, si bien que les agences respectives ont partagé leurs données orbitales sur une plateforme commune de la Nasa.

    Ambiance Apollo dans ces images ! La Terre photographiée depuis l'orbite lunaire par Dunari. © Kari
    Ambiance Apollo dans ces images ! La Terre photographiée depuis l'orbite lunaire par Dunari. © Kari

    Surpopulation sélène ?

    Désertée pendant des décennies, la LuneLune est devenue la scène de théâtre de nombreuses opérations. Et nous ne sommes qu'à l'Acte 1 avec quelques petites missions automatiques. Les actes suivants compteront des missions habitées, des bases lunaires, la station spatiale internationalestation spatiale internationale Gateway, et plusieurs constellations satellites pour fournir communications et GPS.

    Ainsi, le trafic spatial dans l'environnement cislunaire risque d'être surpeuplé. Une étude a même imaginé un scénario fou avec jusqu’à 1 000 objets en orbite ! Certaines puissances spatiales ainsi que la branche spatiale de l'ONU appellent à la mobilisation pour créer des protocolesprotocoles pour gérer le risque de collision. Pas gagné !