au sommaire
Depuis des années, des engins explorent la Planète rouge, en orbite ou sur le sol. Les instruments expédient les données en permanence et l'album photo comporte aujourd'hui des millions d'images. Le problème actuel... est de traiter les données. Sur Terre, ça coince car les équipes ne sont pas assez nombreuses ni les ordinateursordinateurs assez puissants.
L'une des victimes de ce goulot d'étranglementgoulot d'étranglement est la cartographie qui pourrait être bien plus avancée qu'elle ne l'est aujourd'hui. La Nasa explique qu'un demi-million de photos prises par les engins satellisés autour de Mars n'ont pas encore été positionnées sur la surface. On sait à peu près, bien sûr, où se trouvent ces paysages photographiés d'en haut mais les pièces de ce puzzle ne pas sont posées avec la meilleure précision possible. Pourtant, le travail est simple : il suffit d'amener l'image sur le fond de carte existant et de la placer comme il faut, pour faire coïncider les détails du relief.
Il faut aussi compter les cratères... Créés par des chutes de météorites, ils permettent de dater les surfaces. Sur Mars, en effet, l'érosion éolienneéolienne est faible, aucun cours d'eau ne vient user les reliefs et la tectonique des plaquestectonique des plaques, absente, n'engloutit pas, comme sur Terre, des pans entiers de la croûtecroûte de la planète. Seule l'activité volcanique peut modifier de larges territoires en les recouvrant de lavelave. Le comptage des cratères permet donc, si l'on connaît le taux moyen de chutes de corps célestes, d'estimer depuis quand aucun volcanvolcan ne s'est manifesté dans une région donnée.
Des vidéos explicatives permettent facilement – aux anglophones – de comprendre l'intérêt et les enjeux de l'opération. © Nasa
Devenez Martien
Malgré la simplicité du travail, le temps et la puissance informatique à consacrer à cette tâche semblent dépasser les possibilités de la Nasa. Associée à MicrosoftMicrosoft, l'agence spatiale des Etats-Unis a imaginé de faire appel au calcul distribué chez les internautes, un procédé initié par le projet Seti@home pour la recherche de signaux radio émis par des extraterrestres et repris ensuite dans une série de recherches en médecine, en climatologieclimatologie ou en génétiquegénétique (voir par exemple les projets de l'alliance francophone des projets BOINC).
Voilà donc Be a Martian (Soyez un Martien), un superbe site qui semble abriter un jeu vidéo. Après inscription (avec pseudo, conseille la Nasa) et le visionnage de vidéos explicatives, on peut passer aux actes et choisir un des deux thèmes : cartographie ou comptage de cratères. Ce 25 novembre, lors de nos essais, outre des bizarreries de navigation à l'intérieur du site, la seconde option conduisait immanquablement à un plantage... Les cratères devront attendre, sans doute.
En revanche, la cartographie semble fonctionnelle. Il faut être patient et méticuleux. Ce n'est pas un jeu vidéo... Trois petite images à haute résolutionrésolution apparaissent, déjà positionnées sur une carte plus grossière. Le jeu consiste à les déplacer légèrement pour les placer correctement, en tenant compte de la différence de résolution entre les deux images.
Le travail est fastidieux mais l'internaute est récompensé. Il gagne des points (on ne sait pas à quoi ils donnent droit) et peut aussi explorer les autres pages du site (accessibles à tous et pas seulement aux participants), montrant des images inédites de Mars et des vidéos sur les programmes d'exploration. Une fois les bugsbugs martiens envolés, le site deviendra l'occasion d'une jolie balade sur la Planète rouge...