au sommaire
Une étude publiée le 20 avril 2016 dans la revue Plos One sur des souris de laboratoiresouris de laboratoire qui ont séjourné treize jours et demi à bord de la navette spatiale Atlantis en 2011 montre qu'à leur retour sur Terre, les chercheurs ont constaté que le voyage dans l'espace avait eu un effet sur le foie. « Nous savions que les astronautes présentaient souvent à leur retour des symptômessymptômes ressemblant au diabète mais ils se résorbaient d'ordinaire assez rapidement », commente l'auteure principale, Karen Jonscher, de l'université du Colorado.
Les rongeursrongeurs présentaient en effet une plus grande quantité de graisse dans le foiefoie mais moins de rétinol, une forme de vitamine Avitamine A. La capacité des souris à digérer les graisses avait également été modifiée. Elles présentaient des signes de maladies hépatiques et « potentiellement des marqueurs anticipés d'un début de fibrosefibrose », rapporte l'étude.
Les rongeurs présentaient à leur retour une plus grande quantité de graisse dans le foie mais moins de rétinol, une forme de vitamine A. © Jaroslav74, shutterstock.com
Un séjour en apesanteur similaire à un mauvais régime alimentaire
Il est déjà connu que les voyages dans l'espace peuvent provoquer une perte de masse osseuse et musculaire et affecter la vision et le fonctionnement cérébral chez les humains. Mais les lésions hépatiques constatées chez les souris à bord d'Atlantis sont équivalentes à celles qui auraient été provoquées par des mois, voire des années, d'un régime alimentaire déséquilibré, selon Karen Jonscher. « Si une souris montre des signes avant-coureurs de fibrose sans avoir changé de régime alimentaire après 13,5 jours, que se passe-t-il chez les humains ? » s'interroge la scientifique.
La Nasa a conduit récemment une expérience sans précédent avec l'envoi dans la Station spatiale internationale (ISS) de l'astronaute américain Scott Kelly durant 340 jours, au côté du russe Mikhaïl Kornienko, afin d'étudier les effets physiologiques et psychologiques de longs séjours dans l'espace, en vue de préparer une mission vers Mars. Vingt souris faisaient en outre partie du chargement du vaisseau spatial non habité Dragon de la société américaine SpaceXSpaceX, convoyé le 10 avril à l'ISS.
« Il faudra étudier des souris ayant passé plus de temps dans l'espace pour déterminer si des mécanismes compensatoires entrent en jeu pour potentiellement prévenir des lésions graves », a souligné Karen Jonscher.