La Nasa vient de reporter d’un an les deux prochaines missions du programme Artemis. Agacé, l’ancien directeur de la Nasa Michael Griffin propose une alternative à l’architecture actuelle des missions. On fait le point.
au sommaire
Comme cela était pressenti, la mission Artemis III ne pourra se faire à temps et elle est reportée à 2026. En cause, les retards du développement du Starship de SpaceXSpaceX, qui fera office d'atterrisseur lunaire. C'est notamment ce que critique Michael Griffin, directeur de la Nasa de 2005 à 2009.
Une alternative qui remonte aux sources du programme
Michael Griffin propose de revoir l'architecture du programme Artemis, qu'il juge trop cher et trop laxiste sur la sécurité des astronautes. Il propose qu'Artemis III repose sur deux vols du méga-lanceur SLS dans sa version Block 2 : un vol pour le vaisseau OrionOrion avec ses occupants ainsi qu'un étage de fuséefusée supplémentaire pour le transfert vers la Lune, un autre pour l'atterrisseur lunaire.
Le rendez-vous des deux vols se ferait en orbiteorbite lunaire. Le plan proposé par Griffin permettrait aux astronautes de passer une semaine à la surface de la Lune. Cette proposition nous rappelle d'une part les missions Apollo, mais fait aussi écho à l'architecture des missions lunaires du programme ConstellationConstellation, ancêtre du programme Artemis (du temps où Griffin dirigeait la Nasa).
Plan de vol alternatif proposé par Michael Griffin pour Artemis III. © Michael Griffin
Une alternative sans SpaceX, ni Blue Origin
Michael Griffin n'a pas donné de détails sur le design de l'atterrisseur lunaire mais propose qu'il soit développé directement par la Nasa à partir de l'héritage du Lunar Module des missions Apollo. Il refuse de faire appel au Starship de SpaceX ou au consortium dirigé par Blue Origin. Mais l'agence est-elle encore capable de développer par elle-même un landerlander lunaire ? La perte du savoir-faire des missions ApolloApollo est une des raisons pour lesquelles on peine à revenir sur la Lune.
Michael Griffin en 2005. © John Hopkins, AP
Bien entendu, l'alternative de Michael Griffin n'a pas été retenue et ne suscite aucun intérêt de la Nasa ni du Congrès américain.