On ne peut être qu’ébahi par ce que parvient à réaliser le rover Curiosity de la Nasa, qui roule sur Mars depuis 2012, soit près de 4 300 sols (jours martiens). Le 21 août, il a réalisé son millionième tir laser avec l’instrument franco-américain ChemCam !
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C'est au cours de son 4 281e jour sur Mars que le rover Curiosity a réalisé son millionième tir laser avec ChemCam, instrument scientifique fantastique pour analyser à distance la composition chimique des roches martiennes.
La cible était un morceau de roche qui s'est brisé sous le poids du rover lorsqu'il lui roulait dessus. CuriosityCuriosity est en pleine ascension du mont Sharp, le pic central du cratère d'impact Gale, où le rover s'est posé il y a 12 ans le 6 août dernier.
Un tir sur une série de 30
Ce millionième tir était le 11e sur une série de 30 tirs laser réalisés sur la roche baptisée Royce Lakes, fragmentée par la roue du rover et dont l'aspect blanchâtre de l'intérieur a suscité l'intérêt des scientifiques par sa différence avec l'habituelle couleur orangée des roches à la surface, et aussi par la présence de cristaux de soufre. ChemCam a tiré plusieurs fois sur cinq points différents de la roche Royce Lakes.
Pour déterminer à distance la composition de la roche, ChemCam tire d'abord dessus au laser, ce qui fait chauffer, puis fusionner la surface. Cela dégage un rayonnement de désexcitation qui est alors capté par les spectromètresspectromètres de ChemCam. La portée de l'instrument est de sept mètres. Cette technique révolutionnaire est d'ailleurs répétée par la doublure Supercam à bord du rover PerseverancePerseverance et sur l'équivalent chinois à bord du rover Zhurong.
Un succès de collaboration internationale
« L'apport de cette nouvelle méthode d'analyse sur Mars a ouvert un nouveau domaine d'étude qui consiste à étudier les roches à l'échelle du grain », précise dans un communiqué OlivierOlivier Gasnault, chargé de Recherche au CNRS et à l'Irap et co-responsable scientifique de ChemCam.
ChemCam et Supercam sont des instruments conçus par le Los Alamos National Laboratory au Nouveau-Mexique et l'Institut de recherche en astrophysiqueastrophysique et planétologie à Toulouse, rejoint par le CNRS et d'autres laboratoires français via le Cnes.