Étant donné la croissance rapide du tourisme spatial et les missions de plus en plus longues des astronautes, la sexualité des voyageurs de l'espace doit être prise en compte. Si les agences spatiales semblent mettre de côté, pour l’instant, cet aspect de la vie des cosmonautes, We-Vibe, l’une des principales marques mondiales de produits dédiés au plaisir, et une équipe de chercheurs américains d'Erobotics Research Consulting, ont débuté des recherches sur le sujet. Ils viennent de publier la première partie de leur rapport. Intéressant et instructif.
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La démocratisation de l'accès à l'espace, le développement économique de l'orbite basse avec un ensemble de nouvelles activités commerciales, scientifiques, défensives et touristiques amèneront de plus en plus d'hommes et de femmes à vivre et à travailler dans l'espace. En outre, les grands projets d'exploration humaine du Système solaire (retour sur la Lune, voyages vers Mars et des astéroïdes) s'effectueront lors de séjours qui seront de plus en plus longs. Et n'oublions pas Elon MuskElon Musk qui s'est engagé à faire de nous une « espèceespèce interplanétaire » avec une installation durable sur Mars, raison pour laquelle il a fondé SpaceXSpaceX en 2002.
Or, la vie sexuelle de ces personnes en orbite n'a jamais été abordée du point de vue « humain » par les agences spatiales qui jugent ce sujet tabou. Pourtant, l'amour et le sexe sont au cœur de la vie humaine. À cela s'ajoute que la sexualité humaine ne se limite pas à la reproduction. C'est une chose d'envoyer des rovers sur une autre planète ou de lancer des millionnaires sur orbite, c'en est une autre d'envoyer des humains vivre dans l'espace pendant de longues périodes.
Qu'en est-il de la vie sexuelle dans ces conditions ? Pour répondre à cette question, We-Vibe, l'une des principales marques mondiales de produits dédiés au plaisir, et Erobotics Research Consulting, une équipe de chercheurs spécialisés dans la sexologie dans l'espace, viennent de publier la première partie de leur rapport intitulé « La Sex Tech dans l'espace ? La pertinence de la sexualité dans l'espace pour le public et les agences ». Il est disponible ici.
La sexologie spatiale, l'étude scientifique complète de l'intimité et de la sexualité extraterrestres
Si les activités sexuelles dans l'espace, que ce soit en couple ou en solitaire, seront inévitables dans ces scénarios à long terme, la communauté scientifique n'a pas encore trouvé de solutions aux nombreux obstacles physiquesphysiques pouvant empêcher d'avoir une sexualité hors de notre Planète. Pour l'heure, ce sujet semble tabou au sein des agences spatiale, ou s'il ne l'est pas, aucune d'entre elles ne communique sur cet aspect de la vie des astronautesastronautes, c'est-à-dire sur leurs besoins intimes et sexuels ou ceux des futurs habitants de l'espace.
Tout comme des études ont montré que la nourriture, c'est-à-dire le « bien manger », est un des facteurs qui influe le plus sur la santé physique et morale des astronautes, les relations amoureuses et sexuelles sont aussi des paramètres importants à prendre en compte pour leur bien-être. Pour des missions lointaines, qui pourraient durer plusieurs années, ceux-ci prennent une dimension capitale.
Sans surprise, si l'abstinence peut être envisagée pour des missions de courtes duréesdurées, elle n'est évidemment pas une option viable quand il s'agira de voyager à destination de Mars et d'en revenir. Au contraire, « faciliter la masturbation ou le sexe en couple pourrait en fait aider les astronautes à se détendre, à dormir et à soulager la douleurdouleur », souligne ce rapport. Cela pourrait également les « aider à construire et à maintenir des relations amoureuses ou sexuelles et à s'adapter à la vie spatiale », est-il écrit.
Ce rapport a donc pour but d'informer les voyageurs, les entreprises privées et les organismes publics sur la sexualité dans l'espace, et « l'importance et la pertinence de ce sujet qui va devenir de plus en plus important dans le futur ». Alors que nombreux sont ceux qui rêvent de passer leur lune de miel dans l'espace, le rapport de We-Vibe, quant à lui, montre qu'il y a encore beaucoup à faire si tout un chacun veut avoir accès à une expérience sexuelle en orbite ; de nombreux aspects épineux sont listés, dont l'absence de gravitégravité, le manque d'intimité ou l'élimination des liquidesliquides, par exemple.
Il souligne également les aspects importants à considérer d'un point de vue sociologique et scientifique dont l'amour et le sexe à distance. Le rapport s'interroge sur l'éthique d'une abstinence permanente plus ou moins contrainte et rappelle que le plaisir sexuel fait partie intégrante de notre quotidien. Parmi les conclusions du rapport, l'une d'elles soutient que les jouets sexuels sont l'une des options les plus viables pour prendre du plaisir dans l'espace.
Un rapport qui fera date
Les résultats du rapport de We-Vibe ont été rendus possibles grâce à Erobotics Research Consulting, une équipe multidisciplinaire de chercheurs dirigée par Simon Dube, Maria Santaguida et Dave Anctil. D'autres parties de ce rapport seront rendues publiques dans les mois à venir dans le cadre d'une campagne de We-Vibe visant à promouvoir un environnement spatial inclusif pour tous.
Et Erobotics de commenter : « Il faut rappeler aux agences spatiales, et aux entités qui les soutiennent, qu'aborder les questions de sexualité d'un point de vue positif, scientifique, empathique et inclusif est primordial pour notre santé, notre bien-être et le succès de notre vie dans l'espace. En particulier, il faut leur rappeler que, d'une part, la santé sexuelle reste du domaine de la santé, que les droits sexuels sont des droits de l'Homme, et d'autre part, que la sexualité signifie également diversité et que le plaisir n'est pas optionnel mais essentiel. Et pour conclure que la technologie peut grandement aider dans ce domaine ».