Le 12 mars sera lancée la première mission du programme lunaire Artemis. La fusée Space Launch System transportera un passager méconnu du grand public : la sonde NEA Scout, qui aura pour tâche de survoler un astéroïde géocroiseur à proximité de la Terre.
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La mission Artemis I ne servira pas seulement à tester les capacités de la nouvelle fuséefusée Space Launch System (SLS) et le module lunaire OrionOrion. Les ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) profiteront du lancement d'Artemis I le 12 mars 2022 pour y intégrer un appareil de leur création, le NEA Scout (pour Near Earth Asteroid Scout). Cette petite sonde cubique partira sur le lanceur SLS et survolera un astéroïde, 2020 GE. NEA Scout est équipée d'une caméra, offrant aux chercheurs du JPL la possibilité d'imager et d'étudier en détail les propriétés du géocroiseur. L'objectif est d'en apprendre plus sur ces objets qui gravitent dans des régions proches de la Terre, afin de pouvoir élaborer des stratégies si l'un de ces astéroïdes venait un jour à menacer la Terre.
NEA Scout : un cube à l'étude des géocroiseurs
Difficile de ne pas faire d'analogieanalogie avec la récente sortie du film Don't Look Up, le projet NEA Scout émanant du programme Next Space Technologies for Exploration Partnership (NextSTEP, ou « partenariat pour les futures technologies d'exploration spatiale ») lancé en 2015 par la Nasa. NEA Scout possède des caractéristiques pour le moins singulières : de forme rectangulaire, c'est un nano-satellite de la taille d'une grande boîte à chaussures, que l'on appelle un CubeSat. Le NEA Scout sera déployé depuis le SLS après que le module Orion d'Artemis I se sera détaché du lanceur. Le CubeSatCubeSat se dirigera ensuite vers l'astéroïde 2020 GE, voyageant dans l'espace grâce à une « voile solairevoile solaire » de 86 mètres carrés en polymèrepolymère aluminisé. Si la voile semble démesurée, par comparaison à la taille réduite de NEA Scout, l'objectif est d'optimiser la réflexion de photonsphotons sur cette toile. Se produit un phénomène, la pression de radiationpression de radiation, qui provoque une impulsion nécessaire à l'appareil pour avancer dans le vide spatial.
Sa cible, 2020 GE, découvert en mars 2020mars 2020, est classé comme astéroïde géocroiseur, gravitant à proximité de la Terre et croisant périodiquement l'orbiteorbite de la planète lors de sa révolution autour du SoleilSoleil. 2020 GE, de 18 mètres de diamètre, sera le plus petit astéroïde survolé et étudié à ce jour. NEA Scout devra imager l'objet à l'aide d'une petite caméra équipée sur le CubeSat. Les données fournies par la sonde permettront de déterminer la composition de l'astéroïde, à savoir s'il est constitué d'un bloc solidesolide ou d'un agrégat de roches et de poussières célestes, à l'instar de l'imposant Bénou. NEA Scout survolera 2020 GE lorsque ce dernier arrivera au plus proche de la Terre, à 5,7 millions de kilomètres.
2022, l'année des astéroïdes
Julie Castillo-Rogez, chercheuse au JPL et une des responsables du projet, expliquait dans un communiqué de la Nasa publié le 20 janvier que « 2020 GE représentait une classe d'astéroïdes dont nous ne connaissons que peu de choses ». La mission entreprise par NEA Scout servira aussi à en apprendre plus sur ces types d'astéroïdes afin d'inventer et adapter les stratégies de protection de la Terre dans le cas où l'un de ces objets viendrait à poser une menace.
NEA Scout s'axe dans la stratégie de l'Agence spatiale américaine de renforcer son arsenal de protection de la Terre face aux astéroïdes. Ainsi, la Nasa annonçait en décembre 2021 le système algorithmiquealgorithmique Sentry-II, chargé de surveiller en permanence les divers objets en orbite à proximité de la planète. En novembre, la sonde Dart, chargée de dévier l'astéroïde Dimorphos en septembre 2022, était envoyée à plusieurs millions de kilomètres. Il faudra en revanche attendre 2023 pour voir les premières images de 2020 GE, que NEA Scout atteindra en septembre de la même année.