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Le géocroiseur 2004 BL86, qui est passé le 26 janvier à 16 h 19 TU à 1,2 million de km de la Terre, est en réalité double. Les images prises avec la grande antenne de Goldstone, en Californie montrent que l’objet principal mesure environ 325 m et que son satellite serait long de quelque 70 m. © Nasa, JPL-Caltech
Le géocroiseur 2004 BL86 (désigné aussi 357439 car, en 2004, il était le 357.439e astéroïde découvert) a beaucoup fait parler de lui, ce lundi 26 janvier. D'une taille estimée supérieure à 500 m, il est en effet sagement passé à 16 h 19 TU, soit 17 h 19 en France métropolitaine, à 1,2 million de km de la Terre (soit 3,1 fois la distance moyenne Terre-Lune), sans pour autant nous menacer.
C'est la première fois, au cours de l'ère moderne, qu'un corps de cette dimension passe aussi près de nous. Dans son cas, cela ne se reproduira pas avant deux siècles environ, assurent les chercheurs de la Nasa qui, à la faveur de cette proximité, en ont profité pour affiner les calculs de sa trajectoire. Toutefois, notre prochain rendez-vous avec un astéroïde de cette classe est prévu pour le 7 août 2027. Ce jour-là, 1999 AN10 (137108), dont la taille est comprise entre 800 et 1.800 m, passera à 388.960 km de notre Planète. En avril 2029, ce sera le tour d'Apophis (99942) de passer à seulement 30.000 km environ au-dessus de nos têtes, sans danger.
Le géocroiseur 2004 BL86 (357439) est passé près de la Terre le 26 janvier. Cette animation a été créée à partir des vingt images radar réalisées avec la grande antenne du Deep Space Network de Goldstone en Californie. La résolution est de 4 mètres par pixel. © Nasa, JPL-Caltech
Un astéroïde binaire
À l'occasion de cette visite rapide de 2004 BL86, de nombreux astronomesastronomes amateurs et autres curieux équipés de jumelles, lunette ou télescope ont tenté l'expérience de l'observer et de le filmer. Il apparaissait tel un petit point lumineux se déplaçant devant le fond du ciel étoilé. Bien entendu, les professionnels n'ont pas manqué l'événement et l'ont salué en cueillant au passage un maximum de données physiques à son sujet.
La vingtaine d'images radar obtenues avec la grande antenne Deep Space Network de Goldstone (70 m de diamètre), en Californie, ont, à cet égard, montré qu'il s'agit d'un astéroïde binairebinaire, à l'instar d'environ 16 % des géocroiseurs connus. Le corps principal mesure approximativement 325 m et le secondaire, son satellite, environ 70 m, comme l'indique un communiqué du Jet Propulsion Laboratory (JPLJPL). Les chercheurs continuent de traiter les résultats sur leurs rotations, caractéristiques de surface, albédoalbédo, densité, etc.
L'agence spatiale américaine (Nasa) ne cache pas son grand intérêt pour les astéroïdes. D'une part, sur le plan astrophysiqueastrophysique, car ils sont des témoins des origines de notre Système solaireSystème solaire et auraient pu, par ailleurs, abreuver la Terre primitive en eau voire l'ensemencer de moléculesmolécules prébiotiquesprébiotiques, et aussi, d'autre part, parce qu'ils pourraient servir, dès 2020, de base d'entrainement pour les futures missions habitées vers Mars. Osiris-Rex, dont le lancement est prévu en 2016, s'intéressera quant à elle de très près à l'astéroïde potentiellement dangereux de 500 m de long, Bennu (101955). La sonde spatiale devrait nous rapporter en 2023 des échantillons rocheux prélevés à sa surface.