Pour le nouveau programme lunaire Artemis, la Nasa et le Congrès américain ont fait appel à la mégafusée SLS, le Space Launch System. Au-delà de ses impalpables dimensions physiques, le SLS compte également une forte connotation historique. En effet, s'y trouvent des composants ayant servi à 83 vols STS.
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On le compare souvent à la fuséefusée lunaire Saturn V qui a emmené les astronautes des missions ApolloApollo sur la Lune, mais en réalité le SLS est avant tout un héritier de la navette spatiale, dans ses composants mais aussi dans son esprit. Elle avait d'ailleurs été initialement conçue pour la remplacer. Et faute de budget suffisant, certains composants de la navette ont été réquisitionnés.
Les moteurs RS-25
Pour les deux premiers vols Artemis, avec la version Block 1 du SLS, la Nasa a décidé de recyclerrecycler les moteurs des navettes spatiales, neuf moteurs en tout. Le reconditionnement s'est avéré très complexe. Le SLS du vol Artemis I en compte quatre, et chacun a vécu plusieurs vols STS.
Le moteur qui a le plus volé est le RS-25 2045, avec douze vols STS au compteur ! Il a commencé par le vol STS-89 à destination de la station MirMir, il a aussi transporté l'astronaute John GlennJohn Glenn quand celui-ci était sénateur (STS-95). Le second moteur le plus expérimenté est le RS-25 2058, avec six vols. Il a livré le nœud Harmony (STS-120) et le module japonais Kibo (STS-124) à l'ISSISS, et aussi servi au dernier vol de la navette DiscoveryDiscovery. C'est d'ailleurs le moteur dont la défaillance d'un capteurcapteur thermique a engendré le report du tir SLS le 29 août.
Il y a aussi le RS-25 2056 (quatre vols) qui a servi à une mission de maintenance du télescope spatial Hubble en 2002 (STS-109), et le RS-25 2060 qui a fait trois vols. Il a d'ailleurs servi lors du tout dernier vol de la Navette spatiale (STS-135) en 2011, tout comme le 2045.
Un musée volant
Il n'y a pas que les moteurs RS-25 qui ont déjà servi. Plusieurs composants des boostersboosters latéraux à ergolergol solidesolide ont également servi, certains plusieurs dizaines de fois ! On retrouve 73 vols STS dans l'expériences des équipements des boosters. Le plus ancien composant remonte au tout premier vol de la navette Discovery en 1984 (STS-41D).
Les boosters héritent de ceux du STS, tout comme les réservoirs du SLS. Même l'étage supérieur est dérivé des fusées Delta IVDelta IV. Cette version « low-cost » (néanmoins très chère) du SLS ne volera que pour les deux premières missions Artemis. La version Block 1B avec des moteurs RS-25 et un étage supérieur modifiés prendra le relais pour faire revenir les astronautes à la surface de la Lune.