Dans un musée de Toulouse, certaines œuvres se sont mystérieusement mises à couler. Elles pleurent leur maître, Pierre Soulages, le peintre français récemment décédé, imaginent certains. Mais vous l’imaginez, les scientifiques ont une autre explication.
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Pierre Soulages, c'est un peintre français prolifique. Il est décédé il y a quelques mois. Il aimait tout particulièrement travailler les reflets de la couleur noire. Et quelque chose d'étrange a été observé sur certains de ses tableaux gardés dans la réserve d'un musée de Toulouse. De la peinture qui s'écaille. C'est malheureusement assez classique sur les œuvres vieillissantes. Mais aussi, de la peinture qui coule. C'est beaucoup plus surprenant. Alors des scientifiques du CNRS ont enquêté.
À grand renfortrenfort de techniques d'imagerie de luminescence, de l'ultraviolet à l'infrarouge, ils ont conclu qu'avec le temps, l'huile contenue dans la peinture - le liantliant des pigments - aurait pu se mettre à suinter. Cela expliquerait les coulures. Des coulures aussi observées, d'ailleurs, sur d'autres toiles peintes à Paris à la fin des années 1950. À partir d'une peinture provenant d'un seul et unique fournisseur.
La chimie au chevet de l’art
Une autre explication avancée vise la pollution au sulfure. Elle était présente dans notre capitale à cette époque. À cause du grand froid de l'hiverhiver 1959, notamment, les chauffages tournaient à plein régime dans les ateliers parisiens. Ce qui a pu altérer la composition de la peinture appliquée par les artistes sur leurs tableaux.
Les chercheurs envisagent aussi que le post-traitement des œuvres, leur vernissage juste après leur confection, a pu accentuer encore un peu le phénomène. Mais pour confirmer l'une ou l'autre de ses hypothèses, les scientifiques devront mener quelques analyses chimiques plus poussées. Avec l'espoir de trouver des solutions pour protéger ces œuvres des attaques du temps.