Les Préhistoriques sont souvent représentés affublés de peaux de bêtes. Même si cette image semble réaliste, les preuves de la confection de tels vêtements restent rares. Une équipe de chercheurs a cependant découvert des ossements qui indiquent qu’il y a 300 000 ans, nos ancêtres utilisaient des peaux d’ours pour se protéger du froid.
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Savoir comment vivaient nos ancêtres préhistoriques nécessite un méticuleux travail d'investigation. Les outils retrouvés sur les divers sites archéologiques donnent ainsi de précieuses informations sur le savoir-faire développé par les hommes au cours du temps, notamment dans l'art de la chasse. Les os d'animaux ainsi que les restes de repas retrouvés dans les abris-sous-roche permettent quant à eux d'avoir une idée de leur régime alimentaire.
Les Préhistoriques ne se promenaient certainement pas nus !
Mais il est un point qui est longtemps resté énigmatique. De quoi étaient habillés les hommes préhistoriques ? On sait, grâce aux archives géologiques, que nos ancêtres ont connu une période interglaciaire avec un début de refroidissement il y a environ 300 000 ans. Pour survivre dans ces rudes conditions climatiques, les hommes devaient nécessairement être habillés en conséquence. S'il paraît évident qu'ils devaient utiliser des peaux d'animaux pour protéger leur corps du froid, il existe peu de preuves d'une telle pratique.
Une découverte d'ossements faite sur un site archéologique en Allemagne vient cependant apporter des réponses. Le site, connu depuis les années 1990, a déjà livré quantité d'outils en pierre, en os et en boisbois, notamment des lances, datant de 300 000 à 337 000 ans (PléistocènePléistocène moyen). Parmi ces artefacts, les scientifiques ont retrouvé de nombreux ossements d'ours des cavernes.
Nombre de ces ossements portent des marques de coupures, ce qui indique que les Hommes de Néandertal ou de Heidelberg vivant là il y a plus de 300 000 ans abattaient ces animaux, certainement pour leur viande. Mais les chercheurs ont été attirés par deux os de pattes d'ours en particulier : sur une phalangephalange et un métatarsemétatarse, ils ont en effet observé de curieuses marques de couteau, extrêmement fines et précises. Or, cette partie du corps de l'animal ne présente aucun intérêt pour se nourrir, car elle ne contient quasiment pas de viande. Pour les chercheurs, pas de doute, ces marques sont les témoins d'un dépeçage méticuleux d'une carcasse d'ours des cavernes. Il est très probable que les peaux ainsi obtenues aient été utilisées comme vêtements.
Une technique complexe pour obtenir une peau utilisable
Les ours des cavernes possédaient en effet une épaisse fourrure, garnie durant l'hiverhiver d'un sous-poil doux particulièrement isolant. Les peaux obtenues auraient certainement donc représenté une protection efficace permettant aux hommes de résister aux grands froids hivernaux s'abattantabattant dans le nord de l'Europe à cette époque.
Outre le fait qu'elle nous éclaire sur l'habillement des hommes préhistoriques, cette découverte, publiée dans la revue Journal of Human Evolution, met en lumière un véritable savoir-faire. Car obtenir une peau utilisable, notamment comme vêtement ou couchage, n'est pas si simple. Cela nécessite de multiples étapes qui doivent être réalisées avec minutie. Le dépeçage doit notamment être pratiqué rapidement après la mort de l'animal. La découpe doit être réfléchie afin d'obtenir la plus grande pièce possible. Enfin, la chair et la graisse doivent être méticuleusement grattées pour éviter le pourrissement, puis une technique de tannage doit être appliquée. Même si la technique précise utilisée il y a 300 000 ans reste encore inconnue, il apparaît clairement que nos ancêtres chassaient les ours dans le but de se vêtir de la meilleure des façons possible et qu'ils ont développé des techniques élaborées pour se fabriquer des vêtements leur permettant de survivre durant l'hiver.