Partout en Égypte, les archéologues travaillent sur des chantiers permettant d'exhumer de magnifiques sites antiques. L'un d'entre eux, Athribis, attire particulièrement l'attention : un nouveau temple vient d'y être découvert, gravé de fresques ornementales suscitant l'interrogation.


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    L'Égypte recèle encore de nombreux secrets que les archéologues tentent de découvrir. Cette année, une équipe de l'université de Tübingen s'affairait au centre du pays, près de la ville de Sohag. Une falaise dissimulait l'entrée d'un temple ancien bâti durant l’Antiquité. Dans un communiqué conjoint, publié le 25 novembre, le ministère du Tourisme et des Antiquités égyptien offrait des détails sur les fouilles, agrémentées de photos du site. Le lieu daterait de l'ère ptolémaïque, les chercheurs lui donnant un âge approximatif de 2 100 ans.

    Un temple mystérieux caché dans une cité ancienne

    Dans les vestiges de la cité ancienne d'Athribis, les archéologues fouillaient depuis 2012 un quartier consacré aux temples. Ce secteur, construit entre 144 avant J.-C. et 138 de notre ère, se situe dans les reliefs d'Athribis. Il aura ainsi fallu plus de dix ans pour déceler le temple creusé à même la falaise, dont deux ans pour en dégager l'entrée. Deux piliers monumentaux, initialement hauts de 18 mètres, mais réduits à cinq mètres, surplombent une cavité permettant de pénétrer dans le complexe. Ce dernier mesure environ 41 mètres de long et plusieurs indices permettent de formuler de vaguesvagues hypothèses sur son origine et son utilité.

    L'entrée du temple était bien dissimulée. Il aura fallu deux ans aux archéologues pour en dégager les obstacles. © Marcus Müller, <em>Athribis Project</em>
    L'entrée du temple était bien dissimulée. Il aura fallu deux ans aux archéologues pour en dégager les obstacles. © Marcus Müller, Athribis Project

    Dans le temple, une chambre de six mètres de long abritait plusieurs artefacts dont des poteries d'argileargile ou encore des ustensiles. L'utilité de ces objets n'a pas encore été établie par les universitaires, mais la chambre aurait potentiellement servi à du stockage. D'autres éléments intriguent, notamment des fresques. Sur l'un des pylônes, des inscriptions hiéroglyphiques renvoient à PtoléméePtolémée VIII, ayant régné au IIe siècle avant J.-C. Les gravures laissent penser qu'il aurait été à l'origine des choix décoratifs du lieu. Plusieurs divinités ont été identifiées sur les hiéroglyphes : la déesse Repit et le dieu Min (ou Min-Ra), tous deux liés à la fertilité. Sur l'une des représentations, Ptolémée VIII livre un sacrifice à Repit et à son fils Kolanthes.

    20 ans de fouilles intenses à Athribis

    Reste toutefois à définir l’utilité réelle du temple en établissant le lien avec la déesse Repit. Avait-il une fonction cérémonielle, ou bien rituelle ? Actuellement, les conclusions ne peuvent être tirées. Mais les recherches à Athribis vont continuer, mobilisant les archéologues et égyptologues de tous horizons.

     

    Le temple de Ptolémée XII à Athribis. © Bonn Center for Digital Humanities (BCDH)

    Le projet Athribis, lancé en 2003 sous l'égide du professeur Christian Leitz et de l'université de Tübingen, tend à explorer l’intégralité de la cité antique, s'étendant sur 30 hectares. Des recherches avaient précédemment été menées aux XIXe et XXe siècles, sans toutefois parvenir à faire ressurgir la majeure partie des bâtiments, enfouis par les siècles. D'autres régents égyptiens sont représentés au cœur du site, dont Ptolémée XII. En attendant le résultat de nouvelles campagnes de fouilles, les égyptologues tentent désormais de comprendre l'utilité du temple étudié ces dernières semaines, aucun nom officiel ne lui étant pour l'instant attribué.