La construction du monument de Stonehenge, érigé entre 2800 et 1100 ans avant J.-C, a fait l’objet d’innombrables théories. Une archéologue britannique suggère aujourd’hui que les mégalithes auraient été déplacés grâce à de la graisse de porc.
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Les mégalithes de Stonehenge, au sud du pays de Galles en Grande-Bretagne, passionnent depuis de nombreuses années les archéologues et scientifiques. Les interrogations portent notamment sur la façon dont les pierres, qui pèsent pour certaines près de 50 tonnes, ont pu être acheminées et dressées sur le site. Le monument est constitué de plusieurs enceintes concentriques, l'une avec des blocs en grèsgrès provenant d'une carrière à 40 km au nord, une autre construite avec des « pierres bleues » provenant de collines à plus de 250 km.
Paniers géants et extraterrestres
De nombreuses hypothèses ont été échafaudées, comme l'utilisation de paniers géants en osier, de rondins en boisbois et boules de pierres, ou encore des troncs d'arbrearbre. En 2016, dix étudiants de l'University College of London ont ainsi réussi à tirer un monolithe d’une tonne en l'attachant sur un traîneau en rondins à la vitesse de trois mètres toutes les cinq secondes. Dans les années 1970, des géologuesgéologues ont même suggéré que les gigantesques dalles auraient été transportées par un glacierglacier à la faveur d'un épisode glaciaire. À moins bien entendu que le site ne soit l'œuvre du sorcier Merlin, comme le rapporte la légende du roi Arthur décrite par l'écrivain médiéval Geoffrey de Monmouth, ou celle d'extraterrestres qui auraient utilisé le cercle comme piste d'atterrissage pour leur soucoupe volante.
Les morceaux de poteries retrouvés à proximité de Stonehenge indiquent qu’elles contenaient une grande quantité de graisse. @EH_Stonehenge
Des pots de terre remplis de graisse de porc
Une étude de l'université de Newcastle avance aujourd'hui une nouvelle piste : les bâtisseurs se seraient aidés de graisse de porc pour faire glisser les pierres et les ériger à la verticale. Cette théorie s'appuie sur l'analyse de 300 morceaux de poteries retrouvées à Durrington Walls, près de Stonehenge, et montrant de grandes quantités de résidus de suif. On pensait jusqu'ici que cette graisse de porc était liée aux restes des repas des centaines de travailleurs venus sur le site pour la constructionconstruction.
Le cochon grillé à la broche
Mais d'après LisaLisa-Marie Shillito, professeur d'archéologie à l'université de Newcastle et auteur de l'étude parue dans la revue Antiquity, cela ne colle pas. D'une part, les fragments retrouvés proviennent de récipients ayant plutôt la taille d'un seau que d'un plat de service destiné à servir la nourriture. D'autre part, « les os d'animaux qui ont été excavés sur le site montrent que beaucoup de porcs ont été grillés à la broche plutôt que découpés en morceaux comme on pourrait s'y attendre s'ils étaient cuits dans des pots », explique Lisa-Marie Shillito. Enfin, la quantité anormalement élevée de graisse indique forcément une autre utilisation que celle purement alimentaire.
Cette hypothèse grassouillette est un peu moins glamour que celle des soucoupes volantes. Elle montre en tous cas que les scientifiques ne sont pas à court d'explications, et il est certain que le mystère va encore perdurer pendant des années.
Ce qu’il faut
retenir
- Le mystère demeure toujours sur la façon dont les immenses monolithes de Stonehenge ont été acheminés sur le site.
- Une archéologue de l’université de Newcastle avance que la graisse de porc retrouvée dans des poteries pourrait avoir servi de lubrifiant pour faire glisser les pierres.