Dans une tombe du sud de l’Espagne, les archéologues retrouvaient il y a cinq ans plusieurs éléments dont un étrange liquide rouge. Après des années d’études, les chercheurs ont établi que cela serait en réalité du vin blanc, l’un des plus anciens retrouvés à ce jour.


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    Même dans la mort, les sujets de l'Empire romain savaient s'entourer des plus beaux apparats et de mets délicats. Une découverte réalisée en 2019 en Andalousie, dans la ville de Carmona, permettait aux archéologues d'explorer la tombe d'un homme ayant vécu il y a 2 000 ans. Avec lui, plusieurs artefacts et un étrange liquide rougeâtre, prélevé pour être analysé en laboratoire. Dans une étude à paraître en septembre 2024 dans le Journal of Archaeological Science, les chercheurs expliquent que la substance serait du vin blanc, l'un des plus anciens alcools exhumés à ce jour.

    La tombe romaine découverte en Andalousie, scellée pendant 2 000 ans, abritait plusieurs artefacts funéraires intéressants. © Cosano, Román and al.
    La tombe romaine découverte en Andalousie, scellée pendant 2 000 ans, abritait plusieurs artefacts funéraires intéressants. © Cosano, Román and al.

    Le plus ancien vin du monde ?

    L'une des urnes funéraires abritées dans la tombe contenait donc ce liquide inconnu. La composition se méprend aux caractéristiques chimiques d'autres échantillons de vin analysés et retrouvés sur le territoire de l'Empire romain. L'étude détaille que le liquide aurait subi une altération de ses molécules ayant provoqué une modification de la couleurcouleur. Lors de l'inhumation de l'individu, au cours du Ier siècle de notre ère, le vin aurait été blanc. Il serait aussi le plus vieux, antérieur à une bouteille de vin retrouvée en Allemagne en 1867, qui aurait été créée en 325.

     

    Il serait toutefois cavalier de parler de « plus vieux vin du monde ». Sur TwitterTwitter, l'archéologue Matthieu Poux rappelle que des amphores retrouvées à la Madrague de Giens contenaient du vin, encore plus vieux que le liquide de Carmona. De 1972 à 1982, des dizaines de campagnes de fouilles permettent de remonter près de 6 000 amphores italiques, immergées dans un navire marchand de l’ère romaine, à presque 20 mètres de profondeur, non loin de la rade de Toulon. Conçues sous la République, certaines amphores de la Madrague datent du IIe siècle avant J.-C. Et certaines d'entre elles encore chargées du précieux liquide. Il faudra peut-être attendre quelques années supplémentaires pour mettre la main sur un vin encore plus ancien, caché dans un tombeautombeau ou dans les fonds méditerranéens...

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