Alors que des archéologues fouillaient sur l'axe d'une future autoroute au Royaume-Uni sur le site de Bar Hill, un objet, qui à première vue peut sembler banal, a éveillé leur intérêt : un peigne. En devinant que l'objet n'était pas uniquement un simple accessoire de beauté, ils ont poussé les analyses et ont découvert que ce peigne avait été fait dans un os humain durant l'âge du fer.
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La découverte d'un peigne sculpté dans un os humain n'était pas la seule surprise de ce chantier archéologique en Angleterre. Quelque 8 000 os de grenouilles avaient été découverts dans un trou, au grand étonnement des archéologues, sur ce site datant de l'âge du fer. L'équipe du Mola, Museum of London Archaeology, s'est penchée sur la question du peigne aux dents pointues.
Un peigne sculpté dans un os de crâne humain
Découvrir des outils ou des objets sculptés dans des os d'animaux en archéologie n'est pas rare. Ce sont d'ailleurs des artéfacts précieux à la conservation parfois complexe. Mais réaliser qu'un objet provient en réalité d'ossements humains, c'est une autre affaire. Mais là non plus, pour certaines périodes et certains usages, ce n'est pas nécessairement étonnant.
D'autres sites de la région ont révélé que les hommes et femmes de l'âge du fer local avaient aussi utilisé des ossements humains pour fabriquer des outils destinés à travailler les peaux d'animaux. Mais là où le peigne de Bar Hill est différent, c'est qu'il ne porteporte aucune marque d'usure a contrario des autres outils. C'est cela qui a intrigué l'équipe à l'origine de son étude. Ce peigne rejoint ainsi deux autres objets similaires découverts sur des sites environnants.
Le crâne humain, un symbole fort
Les crânescrânes humains déchaînent les passions dans le monde archéologique et anthropologique. En effet, leur manipulation et leur utilisation pour des raisons diverses et variées, remonte très loin à l'échelle de l'humanité. Mais la grande difficulté pour les périodes anciennes, où les peuples qui ne racontent pas leur histoire à l'écrit, est de comprendre comment et pourquoi ils utilisaient ces têtes.
C'est ici qu'est toute la difficulté pour les archéologues puisqu'ils n'ont pas forcément de réponses à leurs questions, et leurs hypothèses peuvent être nombreuses pour tenter de comprendre pourquoi les gens du passé utilisaient des crânes humains dans leur quotidien. Mais si cela peut sembler étonnant ou barbare au regard contemporain, cela s'explique en réalité par de nombreux facteurs. Celui de la violence n'est pas forcément le principal.
Tous les crânes ne sont pas des trophées
Dans le cadre de Bar Hill et d'autres sites alentours, l'équipe suppose que le crâne qui a servi à fabriquer ce peigne n'était pas choisi au hasard. De plus, ils envisagent que les dents aient suivi le dessin naturel des sutures crâniennes. Mais il est important de bien garder en tête que l'utilisation des crânes en archéologie ou en anthropologie ne correspond pas nécessairement à un acte de violence. Il est possible de conserver une partie ou l'intégralité des restes d'un individu important, croire également en une forme d'ancestralité, voire dans certains cas, à des transmissions spirituelles.
Chasseurs de têtes. Archéologie & anthropologie. Les crânes trophées de guerre ont toujours dégouté mais intrigué le commun des mortels. © Le Bizarreum
Ainsi, pour des peuples comme ceux de l'âge du fer, impossible d'attester à 100 % que l'on est face à un crâne ennemi ou à l'inverse de personnage du clan. De plus, rien ne dit que la personne a été tuée pour fabriquer cet objet. Elle a très bien pu être inhumée, attendre que ses tissus mous se décomposent, et que son os soit prélevé. Il y a de nombreuses possibilités techniques et symboliques qui peuvent expliquer l'existence d'objets en os humains.
Ce peigne en crâne continue d'intriguer les archéologues qui continuent leurs fouilles. Peut-être que d'autres objets permettront de mieux comprendre leur éventuelle fonction, leur manufacture ainsi que leur répartition géographique. Pour l'heure, l'hypothèse d'un objet de type amulette semble privilégié. Preuve que les petits objets font parfois les plus grands mystères !