À l’été 2023, la machine d’Anticythère était l’artefact principal de la dernière itération d’Indiana Jones. Un an plus tard, ce mécanisme antique fait de nouveau parler de lui : en utilisant des méthodes scientifiques innovantes, les chercheurs ont réussi à déterminer l’utilité de ce calculateur aux origines méconnues.
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C'est l'un des mécanismes mathématiques les plus sophistiqués du monde, conçu durant l'Antiquité. La machine d'Anticythère, retrouvée en 1901 dans une épave romaine, à proximité de l'île grecque portant le même nom, refait surface dans l'actualité scientifique. Si le dernier volet des aventures d’Indiana Jones lui conférait le pouvoir de voyager dans le temps, ce mécanisme à engrenages était en réalité utilisé à des fins astronomiques. Une étude réalisée par l'université de Glasgow, dont les résultats sont publiés dans l'Horogical Journal, permet de mieux comprendre cet assemblage énigmatique créé au IIe siècle avant J.-C.
Débat chez les scientifiques : un calendrier lunaire grec ou égyptien ?
La machine d'Anticythère est un étrange assemblage d'engrenages et d'anneaux, similaire à une sorte d'astrolabe ancien. Dès sa découverte, il y a plus d'un siècle, les universitaires ont examiné la machine sous toutes les coutures, sans parvenir à déterminer l'utilité exacte de l'appareil. Ces dernières années, une observation aux rayons X et des modélisations 3D permettaient de découvrir des orifices espacés de façon régulière. Les chercheurs précisent toutefois que la destruction du mécanisme et son état de dégradation ne permettaient pas d'obtenir un rendu complet.
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La récente étude de l'université de Glasgow démontre que la machine serait percée de 354 trous, ce qui correspondrait au calendrier lunaire grec. Antérieurement, il avait été établi que l'Anticythère se basait sur le calendrier lunaire égyptien, avec près de 360 cavités estimées sur l'un des anneaux du mécanisme. Le résultat a été obtenu en employant une méthode d'analyse bayésienne, dont l'utilité est de quantifier les cavités ayant été altérées ou détruites à l'aide de statistiques.
Un mécanisme antique étudié grâce aux… ondes gravitationnelles
Toujours dans les couloirs de l'université de Glasgow, les chercheurs se sont penchés sur les méthodes d'analyse des données captées par le détecteur d’ondes gravitationnelles Ligo. Les données obtenues offrent des renseignements précis sur l'espacement des trous perforant l'Anticythère. Sur un cercle de 77,1 mm de rayon, dans le cadre d'un arc-de-cercle parfait sur le plan géométrique, les universitaires ont noté un espacement moyen de 0,028 mm entre chaque perforation, mesurant quant à elles environ 0,5 mm. Avec 354 ou 355 trous comptabilisés, la théorie d'un mécanisme basé sur le calendrier lunaire grec semble ainsi confirmée par les informations acquises ces dernières années.
La machine d'Anticythère continue d'étonner par sa complexité, les scientifiques soulignant la symétrie de la structure. Il est désormais évident que la machine a servi à l'observation et la compréhension de phénomènes astronomiques. La question est désormais de savoir si l'Anticythère a servi à établir un modèle cosmologique en Grèce antique. Une certitude demeure : cet étrange calculateur, le premier de son genre, recèle encore bien des secrets qui devraient continuer à attiser la curiosité des historienshistoriens.