L'archéologie est une discipline particulièrement précise, complexe, mais certaines grandes découvertes s'avèrent « accidentelles ». Récemment, des chercheurs ont découvert une cité maya dans l'est du Mexique, après un examen attentif de données en libre accès sur Internet depuis plus de dix ans.
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Perdue au milieu de la jungle depuis plus de 1 000 ans et pourtant référencée depuis plus de dix ans ! Dans l'État mexicain de Campeche, la cité maya, appelée Valeriana, attendait, ensevelie sous la végétation depuis des siècles. Elle avait déjà été observée en 2013 dans le cadre d'un programme national, Alianza M-REDD+. Le 29 octobre, le journal Antiquity publiait l'étude portant sur l'observation d'une zone de plusieurs dizaines de kilomètres carrés de la péninsulepéninsule du Yucatan, permettant de discerner les vestiges de Valeriana. Une histoire surprenante faisant suite à une découverte fortuite qui suscite l'enthousiasme des universitaires et des spécialistes de l'Amérique précolombienne.
Comme le nez au milieu de la figure
Un article du journal El Pais rapporte les résultats de l'étude et souligne que les renseignements sur Valeriana étaient bien enterrés dans les stratesstrates les plus profondes... de GoogleGoogle. De la découverte accidentelle à l'archéologie virtuelle, des spécialistes de l'Université de Tulane ont scruté près de cent-vingt-deux kilomètres carrés grâce à des données aériennes de « grande qualité ». En cartographiant la région, les universitaires ont pu identifier plus de six mille structures anciennes.
La cité semblait particulièrement massive, représentant très probablement un centre politique et religieux dans un ensemble urbain très dense. Selon les chercheurs, Valeriana aurait pu accueillir entre trente-mille et cinquante-mille habitants au faîte de sa puissance, lors de la période classique s'étalant entre 250 et 900 de notre ère. Plusieurs aménagements relient les différents secteurs de la ville, connectant les quartiers urbains et des secteurs plus ruraux possiblement dédiés à l'agricultureagriculture.
Au centre, se trouvent plusieurs temples de forme pyramidale ou encore des structures destinées à la gestion des flux d'eau dans la cité. Les archéologues distinguent deux quartiers dont l'architecture est qualifiée de « monumentale », à deux kilomètres d'écart. Un parallèle est dressé avec un autre site, situé à vingt kilomètres, Chactun-Tamchen.
Archéologie open-source
Ces précieuses données ont été recueillies lors du programme Alianza, lançant des aéronefs équipés d'instruments dédiés au LiDAR. Cette technologie a déjà permis de détecter plusieurs sites dissimulés sous la canopéecanopée américaine au cours des dernières années. Si elle est coûteuse, elle permet aux archéologues de procéder à des études en amont d'une hypothétique mission sur le terrain.
Des centaines, voire des milliers de pages de données sont disponibles en libre accès sur InternetInternet, dues à différents programmes gouvernementaux. Notamment, la Nasa ou encore l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne (ESA) rendant accessibles les cartes aériennes obtenues depuis les avions et les satellites. C'est le cas avec le programme américain G-Liht, cumulant des centaines d'heures d'observations au-dessus de l'Amérique du Nord, du Mexique et des Caraïbes. Si vous repérez des aspérités révélées par la technologie laser, qui sait, vous venez peut-être de mettre la main sur une cité perdue depuis des siècles...