Il y a 25 ans, des amateurs découvraient l’un des plus importants artefacts exhumés au XXe siècle : le disque de Nebra. Cette représentation de la voûte nocturne serait aussi l’une des plus anciennes. Sa fabrication ainsi que son utilité sont nimbées de mystère…
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En apparence, c'est un disque tout simple que l'on pourrait facilement confondre avec un pendentif : une teinte bleue tirant sur le turquoise met en exergue des cercles jaunes et ce qui ressemble à un croissant de Lune. Les caractéristiques du disque céleste de Nebra continuent de passionner. Cet alliage de bronze de 31 centimètres de diamètre, parsemé de fragments d'or, est retrouvé en 1999 en Allemagne, dans la bourgade de Nebra-sur-Unstrut. En 25 ans, les théories sont allées bon train pour expliquer l’origine de l’artefact, vieux de plus de 3 000 ans. Et des réponses apparaissaient récemment aux chercheurs, permettant de mieux comprendre l'histoire de sa fabrication et sa potentielle utilité.
La première carte du ciel au sortir de la Préhistoire ?
Les universitaires ont tenté d'établir la date de production de l'œuvre. Celle-ci aurait été assemblée vers 1 600 avant J.-C., en Europe. Dès la découverte de la relique, les experts ont identifié les représentations célestes de la surface du disque. Plusieurs astres se distinguent. Presque central, le Soleil prend la forme d'un cercle le plus important en dimension, la Lune est quant à elle sous une phase de croissant et des étoilesétoiles plus petites sont éparpillées sur le reste de la surface. Le théorie la plus probable concernant la disposition des étoiles est celle d'une reproduction de l’amas ouvert des Pléiades. Cet objet astronomique est repérable facilement en ce moment dans la constellation du Taureauconstellation du Taureau.
D'autres formes dorées restent énigmatiques. Forment-elles des sortes de repères cardinaux ? Le demi-cercle sur la partie inférieure serait hypothétiquement un navire. Celui sur le côté droit n'est pas identifié formellement. Il est aujourd'hui difficile d'affirmer que le disque servait de carte du ciel durant l'âge de bronze. Il pouvait aussi avoir une utilité rituelle ou religieuse, voire une portée artistique. Sans sources primaires ni documents venant étayer la fonction du disque de Nebra, le mystère entourant son utilité risque bien de perdurer...
Une conception particulièrement technique et précise
Un récent article, publié dans Curiosmos, explique que le disque est passé au crible des analyses les plus modernes. Les spécialistes ont notamment procédé à des spectroscopies pour décomposer les diverses stratesstrates de l'artefact. Cela ne permet toutefois pas de confirmer l'âge exact du disque, qui reste source de spéculations.
Les historienshistoriens et archéologues continuent cependant de louer la qualité de l'artisanat. Une étude métallurgique, publiée dans Nature le 21 novembre dernier, démontrait l'extrême complexité du disque. Le processus de fabrication aurait impliqué de le chauffer et de le remodeler une dizaine de fois, à des températures avoisinant 700 degrés Celsiusdegrés Celsius. Plusieurs types d'outils auraient été employés, tel que démontré par le métallurgiste Herbert Bauer, commissionné par le musée de la Préhistoire de Saxe-Anhalt. Ce dernier réalisait il y a quelques mois une copie du disque en se basant sur les conseils d'archéologues spécialisés. L'expérience démontre la complexité de l'ouvrage, tout en continuant de faire rêver les chercheurs et de susciter de nombreux questionnements, toujours irrésolus.
