À la fin du mois d'août, une équipe d'archéologues travaillant depuis des années dans la Marne annonçaient la découverte d'une enceinte et d'un habitat néolithique, ainsi que de nombreux artefacts vieux d'environ 5 000 ans. Ce site se veut d'une importance majeure : il pourrait bien aider les historiens à comprendre le Néolithique récent, ère méconnue de l'Histoire de France.
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À deux heures à l'est de Paris s'étendent les marais de Saint-Gond, dans le département de la Marne. Cette vaste tourbièretourbière est le cadre d'une découverte archéologique majeure, annoncée par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) et le CNRS le 28 août dernier. Après des années de recherches et plusieurs semaines de fouilles sur le terrain, un murmur d'enceinte d'environ un hectare (10 000 mètres carrés) ainsi qu'un habitat datant du Néolithique étaient déterrés au cours du mois d'août. Dans le même temps, les chercheurs découvraient des puits ainsi que des fosses naturelles, utilisées comme dépotoirs par les peuplades ayant occupé le lieu.
Après 150 ans de recherches, un « cap » pour comprendre la société du Néolithique récent
L'intérêt des historienshistoriens pour le site de Val-des-Marais ne date pas d'hier. Il y a 150 ans, déjà, les premiers silex datant du Néolithique étaient découverts. Au cours des années 1920, l'archéologue champenois André Brisson arpentait le secteur, exhumant du mobilier antique. Les scientifiques estiment que les artefacts datent du Néolithique récent, de 3 600 à 2 900 avant J.-C.
Au cours des 20 dernières années, l'objectif des archéologues restait inchangé : trouver des traces d'habitat à Val-des-Marais. Une équipe d'expert est alors établie, constituée notamment de Rémi Martineau, du laboratoire Artehis de l'université de Bourgogne, et de Fabien Langry-François de l'Inrap. Selon le Dr. Martineau, il était alors nécessaire de « monter une équipe motivée et investie ». Ces trois dernières années, les universitaires se consacrent exclusivement à la recherche dudit habitat. Une vingtaine de volontaires sur le terrain, principalement des étudiants en archéologie, se relaient pendant plusieurs semaines durant l'été 2023.
Avec beaucoup d'abnégation et « un peu de chance », les vestiges d'un site habitable se révèlent aux chercheurs. C'est un mur d'enceinte qui se dévoile, un fossé d'implantation encerclant une butte, dans lequel une palissade a été dressée. Des fosses contenant de nombreux artefacts, des puits ainsi qu'une grande structure composée d'une abside et de deux nefsnefs sont désormais exposés au grand jour. « C'est une première phase mais aussi un véritable cap. La période du Néolithique récent est relativement peu connue dans la partie nord de la France, nous en savons assez peu sur la société de cette époque. Bien sûr, nous avions connaissance de sites funéraires, les fameux hypogées, mais il nous manquait plus d'éléments sur le "monde des vivants". Avec le site de Val-des-Marais, c'est une clé qui nous est donnée pour mieux comprendre le fonctionnement sociétal et économique des peuples du Néolithique récent », détaille le Dr. Martineau.
Les recherches ne font que commencer
En archéologie, les fouilles peuvent parfois s'avérer laborieuses. Si un jalon a été franchi au cours des dernières semaines, c'est une enquête historique qui s'ouvre pour mieux comprendre les prémices de l'Antiquité dans la France du Néolithique. Un véritable puzzle à ciel ouvert qui mobilisera les archéologues plusieurs années.
« L'habitat que nous avons découvert semble immense et la zone à fouiller est conséquente. Nous avons beaucoup de travail qui nous attend et d'autres fouilles seront programmées à l'avenir. Les recherches sur le site de Val-des-Marais dureront encore de nombreuses années », conclut Rémi Martineau.
